Les êtres fourmis, ce peuple des sous-bois haut de quelques millimètres, se sont retrouvés frappé par la maladie du Bacille. Les êtres montagnes ont alors apporté l’antidote au Prieur pour les sauver. Le Prieur, devenu chef du village, impose de les honorer comme il se doit. Mais lorsqu’un étranger arrive au village pour annoncer le retour du Bacille, personne ne le croit. Sauf Myco, qui voit apparaître les premières traces sur la peau de sa petite sœur Paille. Il décide contre l’avis de tous de partir chercher l’antidote pour sauver sa sœur.

Dans cette BD post-apocalyptique, on découvre un monde ravagé, peuplé de déchets. L’auteur nous présente une société régie par une autorité religieuse intéressante mais on regrette de ne pas avoir plus d’explications sur l’organisation sociale de cette société, un préalable important dans ce type d’œuvres. Il arrive avec douceur et sensibilité à nous faire suivre une épopée douloureuse, où la perte des êtres chers, la maladie et les dangers n’arrêtent pas le vaillant petit Myco. Le scénario est rythmé mais il manque un je-ne-sais-quoi pour le rendre vraiment prenant, intense et haletant. Ce monde est un juste miroir de notre monde, avec une nature en proie aux catastrophes écologiques et aux épidémies meurtrières. Malgré une certaine douceur dans l'œuvre, le sujet n’est pas édulcoré. On y parle bien de survivance face à une violente épidémie aux symptômes de putréfaction épidermique. La force de cet album, c’est le travail sur la couleur. L’auteur utilise des teintes en aplats avec des nuances qui combinent teintes de forêts et couleurs presque fluo qui détonnent et créent ce paysage de sous-bois tantôt feutré tantôt oppressant, ravagé par les déchets et le Bacille.