Les Liens du Sang (Chi No Wadachi) est un manga toujours en cours de parution au Japon et qui a connu quatorze tomes à ce jour aux éditions Shogakukan. Jusqu'à présent, l'histoire dans le manga tourne autour d'une mère (Seiko) et de de son fils (Seiichi). L'intrigue commence par une scène de la vie quotidienne, la mère emmène son enfant en promenade, Seichi rencontre un petit chat blanc et le caresse. Mais le chat est mort ! Vient ensuite la question "Pourquoi les chatons meurent-ils ? " Avec le visage souriant "doux" de la mère. Puis l’histoire se poursuit jusqu'à onze ans plus tard. A désormais 13 ans, Seiiichi mène une vie tranquille avec sa mère et son père. Il joue avec ses amis, convoite une jolie fille de la classe et a un cousin (Shigeru) qui vient jouer avec chaque week-end. C'était comme ça jusqu'à ce que Seiko pousse Shigeru d'une falaise pendant un pique-nique et que Seiichi commence à paniquer, perdant presque sa capacité à parler pour protéger le secret de la mère. Depuis le début, ce manga a ouvert sa promesse qu'il sera très particulier par l'image d'un chat, à première vue plongé dans un sommeil paisible mais qui est en réalité mort. L'image du chat se répète souvent dans l'histoire, et il faut bien dire qu'elle hante beaucoup le manga. Bien que l'on ignore ce qui s'est réellement passé, à travers cette ouverture, l'auteur semblait donner un avertissement implicite au public : Il faut se méfier des apparences. L'apparence de la famille de Seiichi est lisse et harmonieuse. Cependant, même s'il ne s'agit que d'observer les activités très normales de la mère et de son fils (bavarder, se promener visite, manger en famille, ...), ces séquences procurent toutes un sentiment très étrange. Le sourire de la mère dans chaque chapitre est toujours décrit en détail mais il évoque un sourire narquois.

Enfermé dans une maison de correction pour son acte choquant, Seiichi subit un examen de conscience et découvre qu'il n'est pas facile de se débarrasser des souvenirs. Les pensées obsessionnelles concernant sa mère commencent à se transformer en cauchemars qui prennent le dessus sur son esprit. Cette série est toujours très rapide, au niveau de la lecture, mais même en prenant peu de temps pour le lire, elle parvient à nous captiver immédiatement, vous entraînant dans le monde de ces pages. La nature psychologique des personnages, ainsi que leurs traumatismes et leurs problèmes, sont magnifiquement dépeints. Chaque chapitre, depuis le tout début, était ce petit pas qui menait à ce point, à la conclusion d'un arc narratif qui en ouvrira un autre, peut-être encore plus complexe et dévastateur. Mais maintenant, il faudrait dire deux choses sur un personnage. La mère de Seiichi est complètement folle ! Elle est folle à lier, mais sans aucun doute, c'est aussi une manipulatrice en série qui sait exactement ce qu'elle fait. Elle a pris plaisir à jouer avec l'esprit de Seiichi toute sa vie, le faisant naturellement perdre la tête. Elle l'a détruit et dévasté plus que toute autre personne, celle-là même qui était censée le protéger. La mère de l'année, tout simplement... Au Japon, l'œuvre est toujours en cours et nous n'avons aucune idée de quand elle pourrait se terminer. Cela pourrait facilement continuer pendant trois autres volumes, au moins, mais nous verrons bien. Shuzo Oshimi est très doué pour pénétrer dans la psyché de ses personnages et nous sommes toujours étonnés de voir comment il y parvient si bien !