L'univers construit de Shaman King est riche en détails. Hiroyuki Takei prend soin d'approfondir les caractéristiques de ses personnages. Shaman King 0 a cette mission. Sorti entre 2011 et 2014, il a été publié par Shueisha dans le magazine Jump X. Il est actuellement réédité aux éditions Kodansha en 2 volumes. Recueil de nouvelles avec les personnages principaux de l'histoire, sa lecture est conseillée après la fin de la série principale. Les histoires courtes fonctionnent comme un prélude aux événements de la série principale, mais en suivant une ligne plus adulte, ce qui l'a fait sortir dans un magazine Seinen. Les thèmes abordés sont plus lourds et porteurs d'une forte critique sociale. Même avec cette approche, les principales caractéristiques sont maintenues. On retrouve la rivalité déjà traditionnelle de Yoh et Ren, les adversaires restent et on nous présente l'histoire de l'origine de Hao. Les histoires sont bonnes et complètent l'expérience globale. Les traces continuent bien travaillées comme celles de la série principale. En complément, le travail effectué par l'éditeur ne laisse rien à désirer et est parfait pour ceux qui ont lu l'ancienne version. Shaman King 0 est un grand complément de l'univers.

Dans ce premier volume, nous avons les histoires de Yoh, Ren, Horo-Horo, Liserg et Hao (plus un très court segment pour Chocolove) et dans toutes les histoires, l'auteur parvient à ajouter une couche supplémentaire au personnage choisi pour le récit. Ici, nous comprenons mieux comment chacun s'est formé comme nous l'avons rencontré pour la première fois dans Shaman King et, en outre, nous remarquons encore des petites choses qui peuvent passer inaperçues en regardant uniquement la série de base comme, par exemple, un Yoh non préoccupé par le sort des gens, ou un Ren en conflit pour faire ce qui lui a été assigné par sa famille. Chaque personnage est ici présenté d'une manière telle que l'on peut se surprendre à rester scotché au fil des pages et cela fonctionne de manière excellente. C'est le genre de préquelle qui vaut vraiment la peine, surtout si vous êtes curieux de connaître certains détails - la backstory de Liserg et Horo-Horo remplit bien certains points -. Il convient également de louer l'art de Takei, qui est le même que celui qu'il avait déjà au moment du final de la série, c'est-à-dire que nous avons un manga dessiné au sommet de l'art de l'auteur, ce qui rend l'expérience encore plus agréable.