Far Cry - Les larmes d'Esperanza
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 01 Décembre 2021
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


7.5/10

Scénario : Mathieu Mariolle
Dessin : Afif Khaled et Salaheddine Basti

Le tueur à gages et révolté amateur Juan Cortez se rend dans l'État insulaire de Santa Costa pour aider le charismatique professeur Max Purillo et son assistante Esperanza à tenter de renverser le régime dictatorial. Mais Cortez ne se contente pas de lutter habilement avec des armes contre toute forme d'injustice, sa plus grande arme est sa tactique et ses pactes avec toutes les parties du conflit, afin de découvrir les véritables dimensions du complot et de démasquer les vrais méchants. Le présent volume fait partie de l'univers Far Cry, un jeu de tir à la première personne avec des graphismes dignes d'un film de cinéma, dont six variantes et neuf spin-offs sont disponibles depuis 2004. Les différentes éditions n'ont rien à voir les unes avec les autres, leur seul point commun étant le point de départ du jeu de tir à la première personne dans un environnement hostile avec des animaux dangereux et des adversaires mortels. Ce volume est un prélude à Far Cry 6, la dernière incarnation du jeu. Juan Cortez n'y est pas le personnage principal du jeu, mais un personnage secondaire par rapport au tireur à la première personne et combattant de la liberté Dani Rojas, qui est au centre de l'histoire.

Dans cette bande dessinée, l'action est menée très rapidement, il y a de nombreux changements vers des lieux d'action intéressants et parfois surprenants, ce qui montre bien une proximité avec le jeu vidéo, bien que l'auteur Mathieu Mariolle traite par ailleurs de thèmes très différents. Dans cette incursion dans le monde des tueurs à gages et des jeux vidéo, Mariolle s'en sort plutôt bien, mais les personnages sont un peu opaques ou ambivalents, ce qui est peut-être dû à des directives de contenu de la part des développeurs de jeux. Ainsi, Juan Cortez est d'une part un homme épris de liberté et de démocratie, qui veut utiliser ses compétences pour libérer les personnes opprimées. D'autre part, il est drogué et cynique, et vit, selon ses propres dires, dans une sorte de folie sanguinaire - ce qui ne correspond pas à l'homme de bien qu'il se considère par ailleurs. Mariolle n'arrive pas non plus toujours à gérer les dialogues, qui oscillent entre des cours magistraux d'une part, et des platitudes dignes d'un film de série C d'autre part. Cela ne va pas vraiment ensemble, mais comme nous l'avons déjà supposé, cela est dû à l'environnement du jeu ( ?). Le dessinateur Afif Khaled affiche un trait qui semble ici plus grossier et maladroit que ce que l'on connaissait de lui jusqu'à présent, les planches rappellent légèrement les comic books américains, mais la répartition des pages est celle que l'on connaît dans les bandes dessinées franco-belges, avec quatre à cinq rangées de panneaux superposées - mais ici avec de très nombreux panneaux de la largeur de la page, ce qui crée une optique plutôt semblable à celle d'un écran, qui doit peut-être aussi rappeler la base comme jeu vidéo. Les couleurs sont presque monochromes, avec des tons bleus pour les scènes de nuit et des tons rouges/bruns pour les scènes de jour. On utilise souvent des trames de points, comme on les connaissait dans les années 70, quand on utilisait encore des films tramés. Cela semble un peu démodé (même si cela doit être généré par ordinateur) et pas directement adapté. Mais cela ne gâche pas l'aspect général, il faut vraiment y regarder de près. Khaled a été aidé aussi bien pour les dessins que pour les couleurs, peut-être que ce travail supplémentaire explique le changement de style par rapport aux travaux précédents ? La fin du volume contient encore cinq pages d'esquisses, dont certaines présentent un style de dessin beaucoup plus "rond" que l'album fini. L'image de couverture, avec son aspect d'affiche de film, ne ressemble en tout cas pas au contenu du volume, et Giancarlo Esposito, qui y est représenté, n'est pas présent dans cette préquelle, mais doit sans doute créer un lien visuel avec le jeu vidéo. Esposito est par ailleurs connu dans la série "Breaking Bad", il joue le rôle du méchant dans Far Cry 6.  La référence au titre "Esperanza" est d'ailleurs ambiguë : il s'agit d'une part du personnage de la bande dessinée et d'autre part d'une ville située sur l'île de Yara dans les Caraïbes dans Far Cry 6, la patrie de Juan Cortez.

VERDICT

-

Dans l'ensemble, une œuvre divertissante, racontée à un rythme effréné, mais avec de légères faiblesses au niveau des personnages et des dialogues. Les dessins sont un peu trop maladroits, la promesse de la couverture n'est donc pas tenue. C'est certainement un prélude au jeu vidéo, alors n'hésitez pas à y jeter un coup d'œil !

© 2004-2024 Jeuxpo.com - Tous droits réservés