Issak est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu quatorze tomes à ce jour aux éditions Kodansha. Au XVIIème siècle, le Saint Empire Romain a été ravagé par la guerre de Trente Ans, opposant les catholiques aux protestants. Au milieu de ce chaos est apparu un mercenaire japonais nommé Issak, qui a décidé de rejoindre l'armée protestante afin de venger son maître dont l'assassin, le capitaine Lorenzo de l'armée espagnole, se serait mis aux services des catholiques. Issak n'aura de cesse de le traquer sur tous les champs de bataille et sa première tentative remonte à 1620 dans la forteresse de Fuchsburg en Allemagne. Alors que les autres mercenaires ont déjà quitté les lieux, Fuchsburg étant proche de la destruction, le samouraï ne peut demeurer stoïque face au péril qui se joue devant ses yeux et décide d'intervenir dans une guerre qui n'est pas la sienne. Le scénario de Shiji Makari, dont il s'agit du premier ouvrage à voir le jour en France, peut sembler étonnant, mais il faut noter que beaucoup de samouraïs ont quitté le Japon en 1615, suite au siège d'Osaka, pour aller vendre leurs services à l'étranger. Ne pouvant pas retourner dans son pays, Issak se retrouve plongé en pleine guerre de religions.

Le siège de Breda, une bataille majeure qui décidera du sort des Pays-Bas et de l'Espagne, a commencé. Issak et le Prince Heinrich veulent s'emparer de la forteresse de Heusden pour sécuriser les voies d'approvisionnement de Breda. La forteresse est défendue par une force de 200 cavaliers, dirigée par un homme connu sous le nom de "vicomte de la terreur". Comment Issak s'opposera-t-il à leur style de combat effréné ? La guerre de quatre-vingts ans est chaotique. Le Japon de l'époque avait des soldats lourdement armés et équipés, représentés par des guerriers en armure, combattant à cheval ou en groupe. Les armes à feu, qui ont été introduites sur l'île de Tanegashima, ont été produites au niveau national et introduites en grand nombre sur le champ de bataille plutôt que les épées. Cependant, le taux de réussite était très faible, ce qui revenait à tirer un grand nombre de coups de manière désordonnée poue réussir à toucher l'ennemi. Il peut y avoir quelques maîtres artilleurs comme Issak, mais l'image global du soldat est celle d'un mauvais tireur qui atteint l'ennemi avec quelques coups. Vous pouvez constater que la façon de combattre est très différente entre l'Ouest et l'Est. Au Japon, le terrain est plein de montagnes, il est donc difficile de se déplacer, mais ici, il est plat, on peut donc le parcourir d'un seul coup. Une épreuve de force entre le Prince et le Vicomte de la Terreur nous attend désormais. Le Vicomte se méfie d'Issak et le place en cible prioritaire. L'issue de cette bataille est très disputée. Avec le siège de la forteresse au cœur, les batailles d'accompagnement avec la cavalerie, les exploits des mousquetaires hollandais, etc. sont soigneusement décrits, et les exploits du héros sont décrits au milieu de batailles féroces, donnant la chair de poule. La représentation de la dureté des combats est abrutissante.