Plongez dans les profondeurs de la planète Anyaroth et libérez son peuple de la tyrannie de la Reine.
Unis contre la Reine.
Développé par Yggdraseed et édité par Firenut Games, Anyaroth : The Queen's Tyranny est un platformer d'action en 2D qui voyage entre nostalgie et modernité et qui raconte une rébellion sur une planète lointaine avec une vision dystopique. L'intrigue d'Anyaroth : The Queen's Tyranny est, avouons-le, peu originale. Nous nous trouvons sur une planète extraterrestre (Anyaroth) et nous incarnons un individu insectoïde au passé particulier (pas choquant, mais intriguant, et que vous découvrirez au cours de la première mission) et équipé d'un casque technologique spécial. Le jeu commence lors d'un test dudit casque et par un meurtre. La suite voit le protagoniste - un certain Avestas - rejoindre les rebelles. Il s'agit d'un groupe d'extraterrestres qui s'est ouvertement rangé contre la Reine. En effet, la monarque a considérablement étendu ses domaines avec une occupation sans faille qui nuit à la fois à la planète et à ses habitants. La monarque a renforcé sa présence militaire dans chaque territoire, dévastant les forêts et les villes et augmentant l'exploitation minière et la récolte - ainsi que l'exploitation - de ses ressources. En bref, elle tue la planète pour s'enrichir et réprime les opposants par la violence. Vous l'aurez compris, ce récit n'est pas particulièrement original. En revanche, Anyaroth : The Queen's Tyranny contient suffisamment d'éléments pour retenir l'attention. Il s'agit d'une sorte de lore, enrichi par des dialogues optionnels avec des personnages non-joueurs et la collecte de certains objets (notamment des casques, semblables aux nôtres, que vous trouverez abandonnés et que vous devrez " débloquer " en jouant à des mini-jeux triviaux de type rhythm-game), qui offre une vue d'ensemble du monde extraterrestre, de ses strates, de ses sociétés et de ses problèmes. Et à cet égard, le hub est une zone paisible et agréable où vous pouvez, en effet, approfondir certains éléments narratifs ainsi que préparer la prochaine mission.
En tant que jeu de plateforme d'action en 2D, Anyaroth : The Queen's Tyranny suit les lignes directrices habituelles, ne révolutionnant rien et se limitant à offrir une formule de jeu assez solide, bien que peu confortable. On pense notamment à la visée à diriger manuellement en suivant une ligne droite imaginaire qui permet à notre héros de toucher même les cibles volantes (facilitée à l'écran par une petite croix blanche carrée). De plus, si vous voulez faire tourner le héros, vous devrez faire pivoter votre visée derrière lui (le personnage avance ou recule). Bien manier le système de visée (confié à l'analogique droit) est essentiel, surtout dans les phases avancées du jeu, et demande un certain effort. Le système est un peu en bois et le combo bouger- viser- tirer ne sera pas immédiat, bien que nécessaire à la survie. En revanche, affronter des ennemis standards n'est pas très difficile, grâce notamment à la bonne variété d'armes que l'on peut sélectionner et équiper en début de mission. De plus, notre héros pourra également utiliser un mouvement de mêlée assez classique mais efficace contre certains types d'ennemis. D'ailleurs, ces derniers ne brillent guère par leur originalité et leur intelligence. Au début, on se retrouvera principalement face à de grosses fourmis guerrières qui se contenteront de nous foncer dessus. C'est ce que font la plupart des ennemis. La stratégie pour survivre est donc de les éliminer au fur et à mesure sans aucune pitié en profitant des plateformes et en évitant de se faire encercler. Sauter n'est pas une mauvaise stratégie et le level design, bien que très standard et élémentaire, ne doit pas être sous-estimé. Grâce à la possibilité de déplacer la visée manuellement, on peut facilement viser les ennemis en contrebas en leur tirant dessus d'en haut. Un bon moyen de massacrer le régime tout en restant en sécurité. Le problème, c'est que les ennemis ne tarderont pas à apparaître armés à leur tour d'armes à distance ou même de véritables ailes. Bref, la variété, sans être surprenante, est au rendez-vous.
Un spectacle divertissant ?
Les combats de boss sont différents, ils sont plus difficiles, originaux et aussi assez satisfaisants à surmonter. Reste à exploiter la morphologie des niveaux, ce qui n'est pas plus mal. Banalement, un ennemi qui tire des projectiles depuis le ciel peut être contré en se défendant sous une plateforme qui devient ainsi un bouclier impénétrable et inamovible. Exploiter l'environnement, préparer un bon équipement (les objets supplémentaires que l'on peut équiper librement avant la mission ne manquent pas), maîtriser ses armes et connaître ses ennemis sont les bases pour survivre dans les rangs de la rébellion et tenter de détrôner la cruelle Reine. Quant à l'équipement, il se prépare exclusivement dans le hub ou en interagissant avec des "machines farfelues" (ou certains personnages) qui offrent également la possibilité de sauver la partie. En particulier, la gestion de l'inventaire permet d'équiper deux armes à feu (l'arme standard a des balles infinies), une arme de mêlée et un "équipement", c'est-à-dire un objet supplémentaire (lui-même améliorable) dont l'utilisation peut être limitée (par exemple, la potion de soin du début ne peut être utilisée que deux fois par mission). Un autre exemple d'objet supplémentaire est un drone automatique qui fournit des tirs supplémentaires, bien qu'assez faibles. En bref, le choix de l'objet supplémentaire à emporter est un ajout intéressant. Pour améliorer ou acheter de nouveaux objets (ainsi que des armes), vous aurez besoin d'argent, que vous obtiendrez facilement en battant les ennemis mission après mission.
Sur le plan graphique, Anyaroth : The Queen's Tyranny ne brille pas beaucoup. Les atmosphères et les environnements sont plutôt anonymes et manquent de détails. Même les personnages et les ennemis (à l'exception des boss) ne brillent pas par leurs caractéristiques, se recyclant souvent (à l'exception des PNJ avec lesquels vous pouvez dialoguer dans le hub, qui sont assez différents les uns des autres). Il n'y a pas grand-chose, en revanche, qui crée une identité cuirisée et concrète au titre. A noter que lors de notre test, quelques ralentissements ont été constatés lors des combats les plus mouvementés et les plus fréquentés. Mais dans l'ensemble, rien de grave. Même le son ne brille pas par son originalité, avec des pistes agréables mais oubliables et des effets parfaitement dans la norme. On notera l'absence de sous-titres en français (même si les textes en anglais sont facilement compréhensibles). Les modes de jeu proposés par la Switch sont également bons, le mode portable étant légèrement supérieur compte tenu du type de titre et de ses visuels (assez minimes).
VERDICT
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Anyaroth : The Queen's Tyranny est un modeste action-platformer en 2D plus nostalgique que moderne, avec un système de jeu solide mais un peu vieillot et un système de visée manuel auquel il faut s'habituer. L'ambiance du titre et l'histoire de rébellion extraterrestre qui lui est liée peinent à émerger, affichant une identité peu rôdée et se perdant dans un catalogue extrêmement vaste. Au final, le titre peut procurer plusieurs heures de plaisir (surtout pour les amateurs du genre) mais risque d'être facilement oublié.