Dans un climat politique et social explosif, un enfant décide qu’il a d’autres plans en tête que ceux que comptent lui imposer les circonstances. En 1789, alors que la tension monte entre la monarchie, la noblesse, les riches propriétaires et les ouvriers, une émeute éclate dans le faubourg Saint-Antoine. La cavalerie y est déployée et s’ensuit un conflit meurtrier. De nombreux parents ayant disparu sans laisser de traces, l’orphelinat est surpeuplé d’enfants abandonnés. Notre histoire suit Michel Pellegrin, le fils du tailleur, dont le père semble avoir joué un rôle instigateur pendant l’émeute et demeure introuvable. Convaincu que son père est prisonnier à la Bastille, Michel s’échappe de l’orphelinat à la première occasion et rencontre une petite troupe d’enfants perdus qui ont fait des toits de la ville leur territoire. Peut-être qu’il trouvera là de l’aide pour délivrer son père ?

Plutôt que de centrer sa série sur la révolution, Bordas en fait l’arrière-plan d’intrigues plus intimes : un fils prêt à tout pour retrouver son père et des enfants qui prennent leur survie en main lorsque le monde des adultes n’a aucun sens. Le style visuel est bien choisi : un style de dessins entre caricature et BD classique, dans un découpage dynamique favorisant des cadrages qui suivent de très près les mouvements et expressions des personnages. L’auteur nous entraîne dans une cavale dont les enjeux sont simples mais critiques.