L’univers de cette série nous a fait de l’œil avec ses paysages luxuriants et ses couleurs psychédéliques ! Nous voilà donc à sillonner un monde étrange, peuplé d’artisans et de commerçants et plongé dans une drôle de lumière. Les éléments y sont régis par neuf créatures majestueuses et quasi-divines, les « instruments ». Mais nous avons à peine le temps de comprendre comment les choses fonctionnent qu’elles se grippent : Hang, l’instrument de la fertilité, dévie de son sempiternel parcours et voilà qu’Orgue, l’instrument de la mort, fauche des êtres en pleine santé… Pourquoi le monde se dérègle-t-il ?

Ce premier tome qui suit Avine pose les bases d’une intrigue au long cours : pourquoi la jeune femme a-t-elle renoncé à devenir gardienne auprès de Hang si c’est pour devenir aussi amère ? Reverra-t-elle son frère qui, lui, a embrassé cette mission sacrée ? Quelle est la nature de la crise en cours et quelles conséquences aura-t-elle ? Au cours de l’aventure, il faudra savoir s’orienter à l’aide des étoiles, repérer les plantes comestibles, se camoufler et se battre. On verra surgir des personnages plus ou moins amicaux et un drame se dessiner, sur fond de relations entre humains et nature… Nous sommes charmés par l’originalité de l’univers imaginé par Quentin Rigaud qui jubile manifestement à dessiner le gigantesque Hang ou la flore renaissante. Nous avons aimé son trait japonisant même si certaines couleurs nous ont semblé un peu criardes. Par ailleurs, nous avons eu un peu de mal à reconnaître/distinguer certains personnages (d’autant qu’il y a un saut dans le temps) et cela ne nous a pas aidé que, par exemple, Sandrène parle d’elle-même à la troisième personne. Nous n'avons pas non plus été sûrs de savoir si la BD nous donne ou non à voir Orgue. Tout cela étant dit, l'album est suffisamment intrigant pour guetter la suite.