1972. Vietnam. Un groupe de G.I. se voit attribuer un "bleu" peu bavard qui va s avérer être un robot. Baptisé "Joe" par l'équipe, il se voit dans l'impossibilité de sauver tout le groupe lors d'une attaque, seul David "Gadoue" Morris survivra. Racontant son histoire, personne ne le croit et on le persuade vite qu'il a déliré. Revenu au civil, il va devenir un bédéiste à succès et publier pendant 50 ans le strip "Joe la ferraille", les aventures d'un soldat robot au sein de l'armée. Un matin, on sonne à sa porte. Joe est là. D'où vient-il ? Que fait-il là ? Le vieux "Gadoue", accompagné des enfants du voisins, vont devoir aider Joe car il est poursuivi.

Les pages explosives de Geiger donnent naissance à Junkyard Joe, bien qu'il ne soit pas nécessaire de connaître le matériel de base. Le monde le connaît grâce à la bande dessinée du dessinateur Muddy Davis, récemment retraité, mais la vérité remonte à la guerre du Vietnam. Les tragédies du combat et les visions d'un étrange soldat robot qui a sauvé la vie de Muddy le hantent encore. Mais les rêves deviennent réalité lorsque Joe apparaît mystérieusement sur le pas de la porte de Muddy, l'avertissant de l'imminence d'une nouvelle guerre. Le scénario de Geoff Johns commence fort au Vietnam et ses massacres, puis ça se calme quand un demi siècle, plus tard on fait connaissance du dessinateur et des gamins du voisinage. Puis l'action revient et, au travers elle, le passé pour comprendre d'où vient Joe et ce qu'on lui veut et qui pose une question intéressante : un programme peut il être traumatisé des actions qu'il a engendré ?  Au dessin, Gary Frank et Brad Anderson forment une équipe impressionnante, les traits presque irréalistes de Frank et les couleurs époustouflantes d'Anderson font de chaque page une œuvre instantanément culte. C'est un thriller efficace sur le thème de la perte. A noter que l''univers Geiger sera bientôt adapté par les studios Paramount.