Quel meilleur pays pour observer l'aurore de la robotique autonome que celui du soleil levant ? Nahel est un jeune homme plein de rêves, il se verrait bien plancher des heures et des heures sur des dessins style manga qu'il affectionne tant. Pout tenter sa chance, rien de mieux que d’emménager dans une chambre de bonne en plein Tokyo dans le quartier Akiabara. Là où les boutiques d'électronique se partagent le pavé nippon avec des échoppes de jouets ainsi que des vitrines de cartes à jouer de collection. Mais il est dur de se faire une place dans ce métier qui ne compte pas ses heures... Et c'est justement un soir où il rentre tard que Nahel retrouve son adorable petit logeur gisant sur le sol dans son sang et le crâne meurtri... Pas le temps de réagir, des hommes en costumes semblent fouiller les lieux et la seule échappatoire pour notre dessinateur chevronné est de suivre une enfant qui semble beaucoup trop à l'aise dans cette situation... Aux côtés de cette gamine effrontée, son esprit d'artiste est envahi de questions insolubles : Pourquoi lui ? Pourquoi voudrait-on voler la minuscule boutique d'électronique vintage d'un petit papy ? Et pourquoi l’emmène-t-on dans cette curieuse auberge japonaise ? Finalement ses idées ne redeviendront claires qu'autour d'un bon ramen et dans les rires tonitruants du Mystery Café !

L'Atelier Sentô nous avait déjà confié son amour du plus touristique des archipels dans leur excellent "La Fête Des Ombres", il réitère ici cette passion et nous fait découvrir un monde de gadgets sensationnels, tout en nous interrogeant sur les dérives de ces technologies. Nahel s'échappant de justesse à l'aide d'une adolescente bougonne et recueilli par un chef restaurateur excentrique qui se dit détective privé, ce trio de personnage improbable va mener l'enquête de ce premier tome d'une série en devenir, sur la mystérieuse "Disparue d'Akiba". Tokyo Mystery Café s'annonce comme une nouvelle série de petits polars tokyoïtes, aux histoires complètes mais qui promet de retrouver et de développer les mêmes personnages qui fréquenteront cette étrange agence de détective qui sert aussi de délicieuses nouilles sautées. Au-delà de sa petite enquête somme toute banale, malgré la pointe de science-fiction qui s'y glisse, c'est surtout pour ses personnages excentriques et attachants et son esthétique qu'on retient Tokyo Mystery Café. Ses dessins tout en aquarelle associée à la rondeur de l'influence manga donnent une identité visuelle aussi belle que vivante, et certaines cases reproduisent un effet grand angle qu'on voit encore peu en bande-dessinée mais qui saisit immédiatement la rétine.