Cent ans, c'est long, mais comme vous le savez, le temps passe vite quand on s'amuse, c'est exactement ce que l'on ressent lorsqu'on lit un livre qui tourne les pages comme "Le vieux qui ne voulait pas feter son anniversaire".  En 2009, le journaliste Jonas Jonasson a fait ses débuts en tant qu'auteur avec le livre Hundraåringen, un livre qu'il avait prévu depuis longtemps d'écrire mais qui grâce à ses autres succès, a mis de côté pendant un bon moment avant d'en finir avec lui. Nous suivons l'évasion du centenaire Allan Karlsson de la prison qu'est devenue la maison de retraite dans laquelle il vit. Après une longue vie, il ne se sent toujours pas très fatigué et a encore beaucoup de joie de vivre, alors même si c'est son anniversaire et que la fête est terminée, il choisit simplement de s'échapper par sa fenêtre. Tout semble paisible jusqu'à ce qu'Allan vole "accidentellement" une valise à un gang criminel. Il s'avère que le sac ne contient pas moins de 50 millions de SEK, argent que le gang est naturellement très impatient de récupérer. Au cours de son aventure, Allan rencontre de nombreux nouveaux amis et ensemble, ils doivent échapper non seulement au gang mais aussi à la police. Cependant, ce n'est que la moitié du livre, à la manière de "Forest Gump", Jonas Jonasson choisit de dépeindre le XXe siècle à travers les yeux d'un jeune Allan. Il est à noter que Jonas doit avoir un grand intérêt pour l’histoire car il décrit les tournants historiques d’une manière qui serait autrement impossible. Au cours de son voyage d'un siècle, Allan parvient à faire sauter des ponts pendant la guerre civile espagnole, à contribuer à la création de la bombe atomique, à s'enivrer avec le vice-président Truman, à s'embrouiller dans l'Himalaya, à échapper à Staline et bien plus encore.

Lorsque vous lisez enfin d’un bout à l’autre, vous connaissez Allan Karlsson aussi bien que n’importe quelle autre personne. Jonas donne vie à Allan d'une manière que nous n'avions jamais expérimentée auparavant dans un livre. Sa personnalité indifférente mais toujours naïve charmera celui qui lit le livre, quand vient le temps de lui dire au revoir de l'autre côté de la couverture, on se sent effectivement un peu manqué, c'est peut-être parce qu'on suit toute la vie d'Allan en avance rapide, ainsi que de vivre des choses avec lui de la même manière que vous le faites avec vos vrais amis. Le texte de Jonas est fondamentalement toujours frais et il ne révèle pas trop de détails mais laisse au lecteur beaucoup de place pour ses propres idées et fantasmes. Les illustrations attirent l'œil, les couleurs regorgent d’énergie, l’action est omniprésente et les personnages ont tous un sacré caractère. Quand on repense au scénario, on comprend que l'auteur n'avait probablement pas directement de message avec son écriture, mais il a juste essayé d'écrire un livre qui puisse être apprécié aussi bien par les petits que par les grands, ce à quoi il a très bien réussi. S'il a éventuellement un message caché, il suffit de penser que vous profitiez du temps dont vous disposez et que rien ne soit impossible dans le voyage qu'on appelle la vie.