Dogsred est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu sept tomes à ce jour aux éditions Shueisha. La scène est celle de la fière terre du nord, Hokkaido. Nous sommes en 2010. Rou Shirakawa vient d'obtenir le meilleur score de l'histoire aux Championnats du Japon juniors de patinage artistique. Mais soudain, il perd le contrôle et commence à détruire la scène. Il est rapidement disqualifié et banni à vie du monde du patinage. Désormais surnommé « le Prince enragé », Rou atterrit à Tamakomai, une ville de hockey sur glace du nord du Japon. Sur une patinoire au bord d'un lac gelé, il rencontre les impitoyables frères Genma. Rou découvrira bientôt le célèbre lycée Oino-kami et leur quête pour remporter un 20e championnat national de hockey consécutif, un exploit sans précédent. Et aussi le hockey sur glace, sport de combat à la fois puissant et magnifique. Changez, grandissez, évoluez. Transformez la défaite en victoire dans cette histoire de rédemption brûlante.

Le talent inné n'existe pas. Aussi légendaire soit un sportif, il fut un temps où il était tout simplement mauvais dans le domaine où il excelle aujourd'hui. Comme le montre le troisième tome de Dogsred , le chemin vers la gloire n'est pas pavé d'or ; il est pavé de sang, de sueur et de larmes. Oh, et d'un peu de crottes de cerf, histoire d'en rajouter. L'heure de l'entraînement a sonné pour tous les futurs espoirs du hockey, et Rou et les autres jeunes recrues endurent un véritable enfer sous la houlette de l'entraîneur Nihei. Pas d'eau avant la fin de l'entraînement, et ce genre de séance est d'une brutalité inimaginable. L'exercice le plus redoutable consiste sans doute à soulever l'Onibokko, une énorme bûche que les coéquipiers doivent soulever ensemble tout en effectuant des squats. La moindre erreur, et c'est dix squats supplémentaires qui s'ajoutent à la routine. Comme vous le verrez, l'entraîneur Nihei et les joueurs actuels ne facilitent pas la tâche aux nouveaux venus. Et pour cause : le hockey n'est pas un sport pour les mauviettes. Il faut être fort et concentré en toutes circonstances, car une simple baisse de concentration peut entraîner une fracture des cervicales, voire des lésions cérébrales. On ne peut même pas rire de quelqu'un qui s'adonne à la tradition automnale de se remplir le derrière de feuilles, car cela perturberait tout le monde ! (Et surtout, n'essayez pas de faire tomber l'Onibokko et d'abîmer accidentellement le camion de l'entraîneur, si vous tenez à votre peau !). Mais dès que Rou entre en scène, on comprend pourquoi il est déjà presque au niveau professionnel. Ses mouvements font de lui un maître de l'attaque et (presque) de la défense, et il montre à ses coéquipiers pourquoi il est peut-être déjà le meilleur. Et en parlant de meilleurs, ce salaud d'entraîneur Nihei a peut-être couché avec la mère de Rou une fois, un fait qui provoque chez l'ancien patineur artistique des vomissements plus violents que ceux de Linda Blair. (Bravo à l'auteur Satoru Noda pour avoir rendu cette scène plus hilarante que dégoûtante, un véritable tour de force !). Même lorsque ses coéquipiers prennent les choses au sérieux, Dogsred n'oublie pas de faire rire. La scène est particulièrement bien illustrée lorsqu'une certaine créature des bois envahit le périmètre de la patinoire. C'est la panique générale, certains allant même jusqu'à se déshabiller complètement pour gagner en adhérence. Et pourtant, c'est précisément dans ce moment que Rou révèle toute l'étendue de son athlétisme, en esquivant l'ours d'un salto arrière digne des Jeux olympiques. Cependant, Dogsred ne s'éloigne jamais de son objectif principal : ramener son équipe déchue au sommet. Et même si ces jeunes ne sont pas les Mighty Ducks ou les Charlestown Chiefs, chacun d'eux, aspirant joueur, possède une détermination sans faille. Après tout, le hockey étant le sport le plus dangereux qui soit, les places disponibles sur la glace sont déjà très limitées, ce qui signifie qu'Oinokami doit mobiliser toute la passion possible pour viser l'excellence.