Everdark : Undead Apocalypse
Plate-forme : PlayStation 5
Date de sortie : 27 Février 2026
Résumé | Test Complet | Images | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
FPS
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


6/10

Inspiré par les films d’horreur et les séries B des années 80, Everdark nous emmène dans une ville infestée de vampires.

Les morts-vivants ne sont pas ce que nous croyons.

Certains jeux naissent avec l'ambition de faire revivre une époque, de réveiller cette nostalgie vidéoludique qui nous rappelle les nuits passées devant un écran cathodique, plongés dans des ambiances pixélisées mais captivantes. Et puis il y a des jeux comme  Everdark: Undead Apocalypse , qui finissent par faire de cette ambition leur talon d'Achille. On se retrouve face à un titre qui promet un voyage sombre et désespéré, mais qui finit par se perdre dans ses propres méandres,  confondant hommage et imitation , ambiance et effets visuels. Le résultat ? Une expérience qui tente d'évoquer la légende de Resident Evil et de Silent Hill, mais qui ne trouve jamais sa véritable identité. Le postulat d' Everdark  est, sur le papier, captivant : une ville plongée dans une nuit éternelle, une maladie d'origine inconnue qui transforme les humains en  vampires  , et un protagoniste solitaire , Vincent Crane , un ancien flic au passé trouble, déterminé à découvrir l'origine de l'infection. Le tout se traduit par la formule la plus classique du survival horror :  isolement, paranoïa et lutte  pour la survie. Si l'idée peut sembler prometteuse sur le papier, sa mise en œuvre la dessert : le récit ne décolle jamais vraiment, la faute à une écriture plate et sans rythme. Les cinématiques, bien que présentes, sont mal montées, et les dialogues semblent davantage destinés à combler les silences qu'à créer du suspense. L'univers du jeu promet un mystère à percer, mais ne parvient jamais à immerger le joueur dans celui-ci.  Plus généralement, l'hommage rendu par le jeu à certains titres classiques et à un certain courant de l'horreur est louable, mais la narration d'Everdark  souffre d'une approche académique : l'intrigue est prévisible et les personnages manquent de profondeur.  Vincent Crane , notre protagoniste, est un énième héros tourmenté, hanté par un passé sombre et des remords non résolus. Il est entouré de personnages stéréotypés : le scientifique repenti, le mentor mystérieux, le méchant charismatique mais prévisible. Même les documents et notes disséminés dans le monde du jeu, pourtant devenus un classique du genre pour enrichir l'univers, n'apportent rien de mémorable. Il en résulte une histoire qui se déroule par inertie plutôt que par curiosité, sans aboutir à rien de concret ni expliquer véritablement tout ce qui se passe dans la ville que nous traverserons.

Côté gameplay,  Everdark  se veut un retour aux sources du survival horror : munitions limitées (en théorie), gestion rigoureuse des ressources, énigmes environnementales et sentiment constant de vulnérabilité. Pourtant, durant les premières heures, la  frustration prime sur la peur . Les commandes sont soit trop sensibles, soit trop rigides, et trouver le bon équilibre s'avère difficile. Les mouvements du protagoniste manquent de réactivité, et l'on se retrouve souvent face à des ennemis qui surgissent hors du champ de vision, ou pire, masqués par un angle de vue impraticable, rendant toute visée précise impossible. Le système de combat est l'un des points faibles du jeu :  les armes à feu ne procurent aucune sensation de puissance . Le pistolet standard fait plus jouet qu'objet, le fusil à pompe, malgré sa puissance, n'a aucun recul, et l'aide à la visée est aléatoire. Au final, les combats reposent davantage sur la chance et le placement que sur l'habileté. Dans un jeu qui mise sur la tension, l'absence d'un système de combat crédible est un défaut majeur difficile à ignorer. En résumé, il s'agit de frapper les ennemis jusqu'à pouvoir les poignarder  ; selon le monstre affronté, il faudra trois coups ou plus, avec le problème non négligeable que certains ennemis deviennent de véritables éponges à balles étant donné le système de dégâts hautement modifiable. Les énigmes, autre élément classique du genre, sont présentes mais manquent d'originalité : leviers à actionner, symboles à associer, portes qui ne s'ouvrent qu'après avoir trouvé une énième clé. Tout est prévisible et jamais vraiment gratifiant. Même la gestion de l'inventaire, qui prétend évoquer le charme des menus des années 90, est lourde et peu intuitive. La campagne principale d'Everdark  dure entre six et huit heures  selon le niveau de difficulté. C'est une durée correcte pour un jeu de survival horror, mais le manque de variété et de profondeur narrative rend difficile l'envie d'y rejouer. Les développeurs ont inclus un  système de fins multiples , mais les différences sont minimes et ne justifient pas une seconde partie. Même le  mode survie , débloqué une fois le jeu terminé, ne parvient pas à procurer la montée d'adrénaline attendue d'un titre de ce genre.

Signes de style.

Il est clair que les développeurs d'Everdark ont ??misé gros sur l'esthétique. Les premières heures offrent une direction artistique saisissante : rues désertes éclairées au néon, pluie incessante et une bande-son synthwave qui crée un contraste captivant entre mélancolie et adrénaline. Malheureusement, cette magie est éphémère. Les environnements sont d'une répétitivité infinie, avec un recyclage flagrant des textures et des décors, et une qualité générale médiocre ; la variété visuelle est également minimale, et le charme initial s'estompe sous le poids de la monotonie. Quant aux modèles des personnages, le résultat est rudimentaire et sans finition, avec des animations rigides et des visages inexpressifs. Une telle qualité est inacceptable en 2025 :  Everdark  présente toutes les limitations d'une production à petit budget, où le moteur graphique peine à gérer l'éclairage et les conditions ambiantes, avec des chutes de framerate même en intérieur. Les textures sont souvent granuleuses, les temps de chargement sont longs, et le nombre de bugs est encore plus préoccupant : les ennemis restent coincés dans les objets, les portes ne s'ouvrent pas, les points de contrôle ne s'activent pas. De petits problèmes qui, mis bout à bout, érodent progressivement la patience du joueur. Il y a pourtant des moments où le jeu parvient presque à recréer une atmosphère authentique : une ruelle brumeuse, une radio diffusant des messages incompréhensibles, un reflet fugace dans les miroirs. Ce sont des instants isolés, des fragments de ce qu’Everdark aurait pu être s’il avait bénéficié d’une direction plus affirmée et d’une vision plus claire de la voie à suivre. Malgré une bonne bande-son, l'audio souffre d'effets sonores fades et d'un doublage sans inspiration. Les cris des ennemis manquent de profondeur, et la voix du protagoniste, monotone  et sans intensité , ne parvient jamais à transmettre la peur. Dans un jeu d'horreur, le son représente la moitié de l'expérience ; ici, il semble avoir été ajouté à la dernière minute.

VERDICT

-

Everdark : Undead Apocalypse est l'exemple type d'un projet parti d'une bonne idée et qui a finalement échoué sur presque tous les plans. Ce n'est pas un désastre complet, mais ce n'est pas un titre qui mérite une recommandation sans réserve ; la passion de l'équipe est palpable, mais elle est éclipsée par de mauvais choix de conception et une réalisation technique décevante. C'est un jeu qui aurait pu marquer la scène horrifique indépendante, mais il se contente de murmurer dans l'obscurité, sans jamais vraiment se faire entendre.

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