Une aventure déconcertante.

Dans Centum, votre objectif est simple : vous évader de votre cellule. Du moins, c'est ce que le jeu veut vous faire croire. Vous n'avez guère le choix, puisque vous vous réveillez dans une cellule, souffrant d'une grave amnésie. Vous disposez de trois jours/nuits pour vous échapper de cette prison virtuelle, mais la tâche est loin d'être aisée. Au début de Centum, il est assez difficile de comprendre ce qui se passe réellement. On vous propose différentes options de dialogue, mais elles semblent au départ totalement incompréhensibles. Certes, vous pouvez prétendre être un guerrier spartiate ou un moine de Zierikzee, mais évidemment, rien de tout cela n'a de sens – et c'est ce que chaque PNJ que vous croiserez ne cessera de répéter. Ils vous traitent de triste, de fourbe et de lâche. Personnellement, cela ne me dérange pas vraiment – ??on ne peut pas écrire pour un site d'actualités sur les jeux vidéo sans s'attirer parfois des ennuis – mais cela a quelque peu sapé ma motivation à persévérer pour trouver des réponses. Centum ne semble pas se soucier si vous abandonnez ; le jeu ne fait certainement pas beaucoup d'efforts pour vous motiver de manière extrinsèque. Non, la motivation doit venir de l'intérieur, intrinsèquement, pour employer un terme savant, et plusieurs facteurs vous incitent à continuer à jouer. Centum propose une présentation oppressante, où vous êtes parfois confronté à un cauchemar presque incompréhensible. Visuellement et audiovisuellement, ce jeu d'aventure en pointer-cliquer évoque un rêve fiévreux. Il ne se concentre pas nécessairement sur l'horreur pure, mais offre un mélange d'indifférence et de panique perturbante. C'est un scénario d'horreur qui continue de vous hanter, surtout une fois la manette posée. Et ce n'est pas seulement dû à sa présentation, qui regorge d'images à faire pleurer les enfants. Non, malgré une histoire parfois incompréhensible et l'absence de réponses à vos questions les plus pressantes, c'est l'approche thématique de Centum qui brille véritablement. Ce jeu indépendant évoque un sentiment de désespoir rassurant, une combinaison vraiment unique.

Soyons clairs : Centum n'offre pas d'objectif précis. Vous aurez même du mal à obtenir des réponses aux nombreuses questions qui surgissent. Non, le plaisir que vous trouverez dans Centum devra venir de vous-même. Le gameplay, lui, ne vous l'offrira certainement pas ; je peux vous l'assurer. Centum est un jeu d'aventure classique en pointer-cliquer où vous devez utiliser des objets sur des objets spécifiques et où vous rencontrez parfois des dialogues énigmatiques. Vous combinez des objets et, avec un peu de chance, vous progresserez un peu. De temps en temps, un mini-jeu accessible apparaît, mais en termes de gameplay, Centum est et reste assez limité. Il n'innove pas dans le genre, et les énigmes sont parfois tellement peu orthodoxes qu'on a l'impression d'être dupé. Curieusement, chaque critique trouve son écho dans le thème sous-jacent de Centum. Une fois le générique terminé, vous comprendrez mieux le titre. Bien sûr, de nombreuses questions demeurent. Sur le jeu, mais aussi probablement sur vous-même et sur l'avenir de l'humanité. Ce moment est sans doute décisif pour vous, joueur. Les critiques adressées à Centum sont justifiées, et c'est peut-être le revers de la médaille des médias interactifs. Même si le jeu tente de transmettre un message, c'est à vous, joueur, d'en subir les conséquences. Vous devez encaisser ces coups durs, et ce n'est pas chose facile. Cependant, si vous êtes prêt à persévérer, à affronter l'horreur et à accepter les défauts du jeu, vous vivrez une expérience inoubliable. Bonne nouvelle, le jeu a été traduit en français (au niveau des textes), ce qui sera toujours très utile. Concernant l'édition physique, elle est livré avec une structure en papier à construire du bâtiment où se situe l'aventure. Tout un programme.