Scénario : Jerry Frissen et Alexandro Jodorowsky
Dessin : Valentin Sécher
Après l'arrivée de Meta-Baron dans le monde d'Algoma, fuyant la destruction de son propre univers, ce sont maintenant les Techno-techno qui ont fait leur apparition. Leurs intentions sont claires : conquérir ce monde et acquérir leurs réserves considérables d'épiphyte, le minéral nécessaire pour faire fonctionner les vaisseaux spatiaux. Les natifs d'Algioma se lancent dans la défense de leur monde natal mais leur défaite est certaine et Meta-Baron le sait donc il décide de rester à l'écart et de sauver Rina, la gardienne, d'une mort certaine. Bientôt, le Meta-Baron affrontera le chef des Techno-techno et découvrira que ce n’est rien d'autre que Symak, le transhumain synthétique, qui a capturé Ornato-8 et pris le contrôle de l'Empire. Symak ??a un plan sinistre en tête mais a besoin de l'aide de Meta-Baron pour le mener à bien et n'hésitera pas à le lui extorquer en menaçant Ornato-8 et le fils de Meta-Baron qu'elle porte dans son ventre. Le Meta-Baron doit renoncer à sa propre identité et devenir le Techno-Baron pour sauver l'univers et la femme qu'il aime.
Dans ce nouvel épisode du drame cosmique mettant en vedette le Meta-Baron, Frissen nous offre une grande dose d'action et de tension. Avec ce chapitre, il récupère une partie de la tension perdue dans le volume précédent et retrouve la version la plus guerrière de son protagoniste. Nous avons encore une fois un guerrier implacable et mortel qui montre pourquoi il est l'être le plus dangereux de la galaxie. Devant lui, il y a un ennemi à la hauteur, désagréable et inhumain comme la plupart des antagonistes qui ont peuplé cette saga et qui joue aussi dans l'une des scènes onanistes les plus choquantes que l'on puisse voir dans une BD grand public comme celle-ci. Le scénario de Frissen, bien qu'assez linéaire, joue bien avec les éléments qu'il propose, en particulier avec la figure du Meta-Baron, bien qu'une fois de plus il laisse le sentiment que l'histoire aurait pu donner davantage d'elle-même. En ce sens, le personnage de Rina semble être inexploité et son rôle dans l'issue de l'intrigue est quelque peu forcé. Le fait de structurer le travail en cycles de deux albums oblige le scénariste à se concentrer sur l'avancement de l'histoire et à ne pas pouvoir développer certaines des nombreuses idées qu'il a présentées depuis le début de la saga, ce qui est dommage car l'univers proposé par Frissen, de la base à Jodorowsky, est riche et très imaginatif. Dans la partie graphique, Valentin Secher donne une fois de plus un festival visuel bien que son style de dessin ait considérablement changé. Le dessin de Secher continue à maintenir le spectaculaire et le niveau de détail qui le caractérise, mais à cette occasion le travail au crayon est plus apprécié car la couleur ne le recouvre pas autant que dans les chapitres précédents. De cette façon, les lignes du dessin sont plus marquées, ce qui donne plus d'importance au travail de l'ombrage. Un changement de style qui n'obscurcit pas le résultat final bien que certaines vignettes semblent être terminées à la hâte.
VERDICT
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Frissen et Secher maintiennent le pouls de la série avec une prestation pleine d'action et de drame. Reste à voir ce que Frissen nous offrira dans le dernier cycle d'intrigues, mais jusqu'à présent la mise à jour de Meta-Baron et de son univers s'avère être un grand divertissement parsemé d'apports suggestifs à une mythologie déjà très intéressante.