Réalisé par Jean-Marc Vallée.
Banquier d'affaires ayant brillamment réussi, Davis (Jake Gyllenhaal) a perdu le goût de vivre depuis que sa femme est décédée dans un tragique accident de voiture. Malgré son beau-père (Chris Cooper) qui le pousse à se ressaisir, il sombre de plus en plus. Un jour, il envoie une lettre de réclamation à une société de distributeurs automatiques, puis lui adresse d'autres courriers où il livre des souvenirs personnels. Jusqu'au moment où sa correspondance attire l'attention de Karen (Naomi Watts), la responsable du service clients. Peu à peu, une relation se noue entre eux. Entre Karen et son fils de 15 ans (Judah Lewis), Davis se reconstruit, commençant d'abord par faire table rase de sa vie passée.
Malgré son titre "Demolition", ce n'est pas un film américain traditionnel avec des poursuites. Pas du tout ! Ce drame psychologique, réalisé par J.-M. Vallée (CRAZY), est subtil et profond, et aborde la mort et le deuil d'une perspective inusitée, d'autant que le ton est plutôt à l'humour noir qu'aux larmoiements. La réaction de Davis face à la disparition de son épouse ne correspond pas du tout à ce qui est socialement acceptable, et il semble se détacher complètement de ses émotions et de ses proches. Sa belle-famille ne le comprend plus, ne le reconnaît plus. Même au travail, Davis se laisse clairement aller, sa seule "vraie" relation est celle qu'il entretient avec la préposée à la clientèle d'une entreprise exploitant des machines distributrices de friandises, auprès de qui il a porté plainte. En effet, le soir de la mort de sa femme, la distributrice de l'hôpital était restée coincée. Cette comédie dramatique nous fait passer par toute la gamme des émotions.
VERDICT
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Demolition est un étrange et inhabituel film américain. Mi-décalé, mi-onirique, il montre le cheminement mental d'un homme déjà étrange et "personnel", qui est mis en situation de réinventer sa vie. C'est beau et bien filmé.