Une petite ville minière de Saxe-Anhalt. Après avoir consacré sa vie à la mine, Schultze se retrouve, à soixante ans à peine, contraint de prendre sa retraite anticipée. Il partage désormais son temps entre les copains, la pêche et l'association locale de musiciens amateurs où il est accordéoniste. Bref, Schultze mène une vie bien routinière jusqu'au jour où il découvre qu'il existe une autre musique que la traditionnelle polka. D'abord intrigué, puis obsédé par les rythmes blues du sud des Etats-Unis, l'ancien mineur se heurte bientôt à l'incompréhension de son entourage. Mais Schultze n'a plus qu'une idée en tête : partager sa passion nouvelle avec d'authentiques joueurs de blues. Lorsque l'occasion de se rendre en Louisiane, berceau de la musique cajun, se présente, son rêve n'est peutêtre plus si loin de se réaliser.

Schultze gets the blues est le premier film de Michael Schorr, jusqu'alors spécialisé dans le documentaire. Le point de départ du film vient d'un voyage en Louisiane du réalisateur, où il découvert le blues en flânant dans des bars. En rentrant en Allemagne, installé à Saarbruck, soit en pleine région minière, il a été frappé par la tristesse des lieux et a décidé de mélanger ses deux univers.

Le réalisateur évite toutefois les discours naïfs et clichés du style "la musique rapproche les peuples". En réalité, selon ce dernier, il existe des liens historiques entre la polka et le blues : ceux qui émigraient d'Europe vers les Etats-Unis aux XVIIIe et XIXe siècles ont fait connaître outre-Atlantique la polka et l'usage de l'accordéon. C'est à partir de là que la musique cajun est née. Quand Schultze découvre le blues, ce n'est donc pas un style de musique qui lui est totalement étranger.

Michael Schorr cherche également à faire un parallèle avec l'image de la Louisiane et celle de la Saxe d'aujourd'hui. La Louisiaine a en efet été une grande région industrielle dans les années 1960, et elle a connu depuis un important déclin. On a donc parfois l'impression de vivre un documentaire, une impression renforcée par le casting, car hormis le personnage de Schultze (incarné par Horst Krause), tous les comédiens  sont des non professionnels et ont été recrutés sur place, en Allemagne comme aux Etats-Unis.