Bletchley, près de Londres, mai 1941. Pacôme Hégésippe Adélard Ladislas, comte de Champignac  est amoureux de la charmante Blair McKenzie. Ils sont tous deux recrutés pour aider Alan Turing à déchiffrer la machine Engima (voir partie 1) et bientôt quelque chose de beau fleurit entre les deux jeunes génies. Mais la romance est de courte durée… Champignac reçoit un message codé de la part des scientifiques qui sont forcés de travailler pour les nazis. Il s'agit de Schwartz, chimiste, et Bruynseelke, biologiste… deux amis de Champignac ! Bientôt la décision est prise: ils partent pour Berlin pour sauver leurs amis. Une mission périlleuse où ils rencontrent Göring, l'organisateur de fêtes décadentes, et Wernher von Braun, qui tente de séduire Blair, et même un certain patient «A», comme tous les soldats de son peuple accros à la Pervitine.

Pendant la tumultueuse Seconde Guerre mondiale, les talents du comte de Champignac, amateur de champignons, ont bien servi les Alliés. Il a quitté non seulement la Belgique parce que son château a été réquisitionné par le général allemand Kurriwurst mais principalement parce qu'il a été invité par un message crypté à aider à déchiffrer le fameux appareil Enigma à Bletchley Park. C'est là où il fait la connaissance de Blair Mackenzie. L'inconvénient d'une histoire dans un contexte historique est qu'en tant que lecteur, vous savez à peu près comment cela se terminera. Et certainement si vous présentez Alan Turing dans votre bande dessinée à un moment où le grand public le connaît grâce au film The Imitation Game. La série Champignac demande de prendre son temps, vous pouvez même parfois appeler cela de la lecture cérébrale. Comme c'est souvent le cas, ce n'est pas la destination qui compte, mais le voyage. La manière dont le patient A doit être retrouvé est bien sûr encore incertaine. Et puis il y a l'occupation allemande de Champignac, les efforts effrénés des chercheurs de Bletchley Park et la tension terriblement inconfortable entre le comte et Blair Mackenzie, qui fait voir pour la première fois au scientifique introverti que la vie a des choses plus intéressantes à offrir que les champignons. Dans ce deuxième tome, nous retrouvons tous les charmes du premier épisode, cette fois les inventions délirantes en plus. Mention spéciale pour la dernière page qui est d'une puissance et représente toute la philosophie de ce personnage unique de l'univers Spirou. On regrettera juste qu'il n'y ait que 48 pages au lieu des 64 que comptait le premier tome. Il y a quelque chose d'intéressant dans le style de dessin d'Etien. Son style s'avère sûr et familier, et particulièrement adapté à une histoire se déroulant dans l'univers Spirou. Il est également très intéressant de voir comment il façonne des visages familiers, à la fois historiques comme Alan Turing, et fictifs, tels que le maire de Champignac. Si vous y prêtez attention, vous verrez même des visages très familiers surgir de temps à autre ...