Don King a le chic pour se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment. Alors qu'il se trouve dans un avion pour le Brésil, un passage meurt d'une crise cardiaque. Un accident banal, mais quand la victime est un agent de la CIA, il y a de quoi être méfiant. S'étant assuré de la mort de son passager, le chef de bord prit une soudaine décision : que personne ne quitte l'appareil avant l'arrivée de la police ! L'avion se pose en urgence dans l'état de Paloma et Don est arrêté puis emmené dans les bureaux du chef de la police. Son grand-père n'est autre que le Padre Padrone de la mafia au Mexique. "Où que vous apparaissez, vous sèmez le trouble", déclare le chef de la police de Puerto Paloma, en Amérique du Sud. Don s'appelle en réalité Giovanni Mazzini, garde du corps, mercenaire et parfois tueur à gages. Désormais, la CIA veut le recruter dans le puissant pays voisin. Philip Asher va lui proposer un marché : Soit il va en prison pour meurtre (même s'il n'y est pour rien), soit il prend la place de Stanley Barkman (la victime du vol), et il touche 100.000 dollars pour ses services. Bon gré mal gré, Don va devoir jouer les agents secrets dans un pays où le sexe et la corruption règne en maitre.

Ce premier tome de Don n'est autre que l'adaptation en bande dessinée du roman d'Henri Vernes, alors écrit sous le pseudonyme de Jacques Colombo, réédité en 2022 aux éditions du Tiroir et qui était introuvable depuis des années. Ce projet de BD n'est pas tout jeune, puisque comme le rappelle l'éditeur, c'est au début des années 2000 que le père de Bob Morane propose à André Taymans ce projet. Voilà le début des aventures de Don, homme qui fuit son affiliation avec son grand père (qui aimerait le ramener au bercail), ainsi que son passé. Le décor est l'état paradisiaque de Paloma avec des conditions politiques pas si paradisiaques pour la population, l'antagoniste est la belle, audacieuse et convaincue communiste Palomita qui réchauffe vraiment le machiste vaniteux. Oui il y a du James Bond dans ce récit, quoique sans beaucoup d'humour mais avec une pincée d'érotisme (oui c'est beaucoup plus soft que le roman). La mission de Don dans ce volume sera de démasquer un livreur d'armes aux insurgés révolutionnaires de la petite république corrompue de Paloma. C'est divertissant et l'album reprend tous les marqueurs du genre : action, danger, exotisme, sexe, suspense, etc. Bien sur, l'ensemble est moins macho que le roman une fois encore, même si un côté rétro assumé ressort de ce récit. Les représentations de la nature sont élégiaques, épiques et passionnantes. Et comme pour le savoir-vivre d'André Taymans , l'érotisme cultivé n'est pas en reste, avec une méchante qui ne cache pas ses envies. À cet égard, un mélange vivant et visuellement magnifiquement conçu, dont nous attendons déjà avec impatience la prochaine partie.