Dragon Ball Super (Dragon Ball Chou) est une série toujours en cours de publication au Japon et qui a connu vingt-quatre tomes à ce jour aux éditions Shueisha. L'intrigue prend place après la saga d'origine, et donc la victoire de Goku contre Majin Boo. Il ne s'agit pas toutefois d'une suite directe, puisque le scénario d'Akira Toriyama tient compte des événements passés dans les films d'animation "Battle of Gods" (le combat contre Beerus) et "La Résurrection de F" (le retour de Freezer), tous deux disponibles en anime comics chez Glénat Manga. Désormais loin (et très loin) des événements de la série animée et du vingtième long métrage de la saga, le travail sur papier semble avoir pris une direction qui lui est propre, indépendante, et surtout plus liée à un simple phénomène "sommaire" par rapport à son homologue animé. Après le tournoi du pouvoir et la bataille contre Broly, Goku et Vegeta se sont retrouvés à collaborer avec la patrouille galactique pour arrêter Moro, une créature millénaire capable d'absorber l'énergie vitale des planètes, qui s'est échappée de la prison de la patrouille après une condamnation à vie qui a duré dix millions d'années. Après nous avoir permis de connaître le nouveau méchant, en posant les bases de l'arc narratif du Prisonnier de la Patrouille Galactique, le manga entre enfin dans les mérites de cette saga, dans un petit volume plein de surprises et de batailles spectaculaires, entre grands retours et clins d'œil au premier ouvrage du sensei Toriyama.

Pour ce qui est de l'intrigue, nous avons enfin droit à quelques scènes avec les personnages principaux de la série pour faire bonne mesure. Lorsque Goku et Vegeta s'entraînent chez Piwus, la compagnie de Broly devient une excuse pour évoquer son destin. Le destin d'un Saiyan de grande puissance qui a été envoyé dans un monde étranger par le roi Vegeta, avant que l'armée de Freezer ne le trouve. Mais ce n'est qu'un prélude, car il est clair que le plus important se passe sur Terre, où Piccolo, grâce à l'aide de Dende, a la chance de pouvoir enfin libérer toute sa puissance. Et tout cela pour affronter ses ennemis. L'Armée du Ruban Rouge et Gero sont de retour et ça se gâte. En effet, pour faire bonne mesure, toute l'armée veut kidnapper Pan. Piccolo, qui a infiltré ses rangs, est envoyé avec un "collègue" justement pour cette mission. Lorsque le "collègue" abandonne, Piccolo explique à la jeune fille ce qui se passe et tous deux poursuivent son plan. Et tout cela ne mène qu'à une chose : entraîner Gohan dans un grand combat qu'il pourrait ne pas être en mesure de gérer. Car les nouveaux androïdes sont une chose, mais après tout, l'ennemi cache des armes encore plus puissantes. Le bon côté de tout cela, c'est que les auteurs n'ont pas été si faciles sur l'histoire et n'ont pas transféré un à un le scénario du film. D'autant plus que ce scénario était tout simplement facile à faire, puisqu'il copiait effrontément les sagas 'Androids' et 'Cell', donc... C'est donc bien qu'ils ont surpris et complété le tableau avec d'autres petits détails. Parce qu'apparemment, Tori et Toyo s'intéressent à l'adaptation manga du film de super-héros et s'y tiennent assez fidèlement, et soudain, ils débarquent avec un synopsis plutôt superficiel mais néanmoins complet du film Broly. C'était approprié, car le film, qui est important pour les événements présentés ici, a été omis dans le manga - bien que nous ayons eu un anime comic, également publié en français, mais, comme nous le savons tous, un comic composé de trames de manga n'est pas la même chose.

Et le volume lui-même ? De l'action entrecoupée de bavardages, d'humour, de légèreté, le tout passe vite et entre dans le concret. La partie la plus agréable du livre n'est probablement pas l'action en elle-même, mais les moments supplémentaires, comme lorsque l'histoire revient à Kuririn, oublié dans l'anime, développant son histoire et ajoutant quelque chose sur sa famille. Marion est plus belle que dans 'GT', et comme il y a de l'humour et du charme, c'est encore mieux. Et puis la boucle est bouclée, avec l'apparition de Cell Max, Piccolo qui atteint le niveau d'Orange et tout le reste, et ce "comment" est mis en valeur par le graphisme, qui fait du bon boulot. L'interprétation de Cell Max par Toyo est plus impressionnante que celle du film. Sur le grand écran, cela ressemblait à une tentative infructueuse de copier l'atmosphère et le design d'"Evangelion", ici il y a plus de caractère propre et il y a quelque chose de fort, quelque chose de puissant et même un peu comme de l'horreur. Qu'il y ait de la place pour la noirceur ici et que ce soit à nouveau plus sanglant et violent que ces dernières années, ce que le cinéma de 'super-héros' nous a en quelque sorte ramené. Bref, c'est bon et on en redemande. C'est bien que, même si l'action se déroule à une vitesse folle, ce "B" ne se contente pas de se donner des claques dans le dos, mais qu'il y ait aussi un peu d'humour et de nouveaux fils conducteurs. Qu'il ait l'air de se précipiter, mais qu'il sache aussi s'arrêter sur quelque chose. Et qu'il le fait toujours de manière à plaire aux gens et à leur donner envie d'en savoir plus. Toriyama peut encore le faire, même s'il est clair que Toyotarou fait plus de travail ici, car apparemment le perpétuel paresseux Tori fait plus d'assistance et de supervision que d'écriture active, mais on peut encore y voir sa main et il a un caractère que l'on apprécie.