Scénario : Patrick Delperdange
Dessin : André Taymans
Simon Davenport rentre chez lui après une semaine d’absence. A la une du quotidien local, il découvre une photo sur laquelle figure sa maison. A la fenêtre du premier étage, il distingue une silhouette qui ressemble furieusement à Sylvia... son épouse morte depuis deux mois! Rapidement, d’autres signes troublants apparaissent. Des inscriptions étranges sur les murs de la cave. Des objets brisés... L’atmosphère se fait de plus en plus menaçante autour de Simon. Et puis il y a le vieux Casper, patron de l’hôtel du coin, qui prétend avoir entretenu une relation secrète avec Sylvia. Il est intimement persuadé que la défunte cherche à transmettre un message à son mari. Puis qui est cette chanteuse qui ressemble étrangement à Sylvia et qui se produit tous les soirs à l’hôtel de Casper. La raison de Simon vacille. Quelqu’un cherche-t-il à le rendre fou?
« Assassine » est une plongée dans l'esprit torturé de Simon Davenport, un violoniste hantée par la mort de sa femme Sylvia. Patrick Delperdange tisse un récit où réalité et illusion se mélangent avec une subtilité déconcertante. Le lecteur est invité à suivre Simon dans une spirale de doutes et de mystères, oscillant entre enquête policière et introspection psychologique. Chaque page dévoile un peu plus l'énigme qui entoure la mort de Sylvia, mais laisse également planer une ombre de doute : sommes-nous face à une simple tragédie humaine ou à quelque chose de plus surnaturel ? Les retournements de situation sont habilement placés, rendant chaque révélation aussi perturbante que fascinante. André Taymans, connu pour son travail sur « Caroline Baldwin », maîtrise ici l’art du clair-obscur avec une précision impressionnante. Sa ligne claire, enrichie par l’encrage subtil et les couleurs magistrales de Fabien Alquier, crée une atmosphère oppressante, où chaque détail visuel participe à l’ambiguïté du récit. Les décors réalistes, souvent banals, sont soudainement troublés par des éléments visuels dérangeants : une silhouette inquiétante, un masque énigmatique, un chien hurlant. Ces images répétées avec soin installent un malaise palpable, tout en ancrant le lecteur dans un monde où le quotidien bascule constamment dans l’étrange. « Assassine » est une perle noire, un polar graphique où le mystère se distille goutte à goutte, jusqu'à envahir totalement l’esprit du lecteur.
VERDICT
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L'alchimie entre le scénario de Delperdange et les dessins de Taymans fonctionne à merveille, nous immergeant dans une atmosphère lourde imprégnée de trouble. Une redécouverte bienvenue grâce aux Editions du Tiroir.