De 1966 à 1978, trois individus déterminés à mettre un terme aux agissements du Zodiac killer, un tueur en série responsable de la mort de 37 personnes à San Francisco...

David Fincher s’impose comme l’un des réalisateurs les plus efficaces de sa génération. Il nous délivre avec Zodiac une nouvelle œuvre stupéfiante d’intelligence et de maîtrise. Dès le générique, il tétanise le spectateur et l’entraîne dans un film rebutant et passionnant à la fois. A travers la quête effrénée de Robert Graysmith à retrouver l’identité du tueur en série surnommé le Zodiac, il offre un récit extrêmement linéaire et chronologique tout en filmant son contraire. Car les certitudes acquises sont trompeuses, et Fincher le sait bien. Il glisse dans le discours, dans les plans et sur la direction d’acteurs un doute constant. La vérité est ailleurs, parfois même hors plan. Une angoisse permanente tient en haleine, tous peuvent être coupables, rien n’est démontrable à l’image de certains films noirs des années 30/40. Et c’est la le coup de génie de Zodiac, les lectures se font à de multiples niveaux et malgré une pesanteur latente, l’envie d’aller plus loin dans les découvertes est plus forte. Mais l’indéniable qualité du scénario ne serait rien sans une technique de haut vol et une interprétation judicieuse. La lumière de Harris Savides (Elephant) est magistrale, elle transcende une direction artistique pointue qui donne au film une authenticité saisissante. Quant aux acteurs Gyllenhaal, Harris, Ruffalo et Downey jr forment un quatuor blindé dont le jeu très ciselé et mordant est détonnant.