La mort tragique du père de Lydia (Winona Ryder) permet à la famille Deetz de se réunir à Winter River après une longue absence. Depuis son mariage « raté » avec le poltergeist Beetlejuice, les choses ont changé. Lydia est désormais mère et a fort à faire avec sa fille adolescente Astrid (Jenna Ortega). Quant à Delia, la belle-mère, qui a sa propre exposition d'art, elle est devenue encore plus excentrique et spleenétique qu'avant. Mais certaines choses n'ont pas changé. Ainsi, Lydia a encore aujourd'hui des visions de Beetlejuice, qui ne peut tout simplement pas se passer de son ex-conjointe. Comme si cela ne suffisait pas, Astrid ouvre la porte du monde souterrain dans la maison familiale des Deetz. Il ne faut pas longtemps pour que les deux mondes, la réalité et le royaume des morts, soient en ébullition et chaotiques.
« Beetlejuice Beetlejuice » s'inscrit, aux côtés de films comme “Top Gun 2”, “Ghostbusters : Legacy” ou “Independence Day 2”, dans la lignée des suites bien tardives de blockbusters hollywoodiens emblématiques et d'anciens succès du box-office. Les suites ou les préquelles semblent justifiées et satisfont les critiques et les fans lorsqu'elles réunissent deux aspects sur un pied d'égalité : des références nostalgiques à l'original utilisées avec intelligence et des idées nouvelles. « Beetlejuice Beetlejuice » s'appuie avant tout sur les premiers. Le film s'adresse clairement aux connaisseurs de l'original de 1988 et donc aux fans de la première heure de Beetlejuice. Le réalisateur d'horreur et d'épouvante gothique Tim Burton présente à ces derniers exactement ce qui caractérisait autrefois « Beetlejuice » : des personnages bizarres, un humour absurde et un décor aussi détaillé qu'une optique d'épouvante sombre et délicieusement décalée. Pour son aspect morbide, Burton a recours à des astuces faites à la main, à de charmants effets de stop motion ainsi qu'à des animations CGI contemporaines. Il y a des masques curieux et des costumes bizarres, auxquels s'ajoutent des marionnettes et des modèles faits à la main qui se complètent à merveille avec les trucages modernes par ordinateur. Lorsque Beetlejuice, l'esprit de la loterie, sort ses yeux de sa tête comme au meilleur moment ou que des parties de son corps s'enflamment soudainement, on retrouve rapidement ce sentiment typique et unique de « Beetlejuice ». Et cela inclut surtout cet humour excentrique et bizarre qui est politiquement incorrect et qui va parfois jusqu'à dépasser les bornes. Après tout, l'exagération et l'exaltation sont depuis toujours les piliers de presque tous les films de Burton. Sur le plan thématique, tout tourne à nouveau autour de la question cruciale de savoir si et comment les morts et les vivants peuvent coexister en paix. Et comment les événements dérapent de manière incontrôlée lorsque les deux mondes entrent en collision. Même si l'histoire n'est pas très spectaculaire, que certaines intrigues ne mènent nulle part et que Burton considère ce film avant tout comme un fan service : Jenna Ortega, la nouvelle venue, fait souffler un vent de fraîcheur. Outre Michael Keaton dans le rôle d'un poltergeist survolté, c'est surtout la superstar de Gen Z (« Wednesday ») qui reste dans les mémoires en tant qu'adolescente rebelle, constamment agacée par les « divagations de fantôme » de sa mère.
VERDICT
-
Avec « Beetlejuice Beetlejuice », Tim Burton présente un spectacle d'horreur rétro tardif, au contenu certes peu spectaculaire, mais merveilleusement décalé et déjanté, qui convainc tant sur le plan visuel que sur celui de l'interprétation.