Lucas DiLucca est un joueur à qui semble tout réussir. Le seul écart de ce père célibataire est une liaison avec une escorte nommée Tatiana, car il ne veut pas de relations d'un soir qui pourrait lui attirer des ennuis. Alors que sa carrière semble au beau fixe, son quotidien va être bousculé par un repas d'affaire chez le président de son club parisien de première division. Parmi les invités, nous retrouvons deux hommes au comportement louche, l'un semble être un agent de joueur, l'autre un ami du président. Lucas les retrouve quelques jours plus tard dans un club et une remarque ne passe pas inaperçue. Bientôt, il reçoit une proposition pour truquer un match et les menaces de représailles s'avèrent de plus en plus précises. Sa vie privée risque d'éclater au grand jour, un scandale avec. Et quand on se met à menacer son fils, Lucas risque de commettre l'irréparable ...

Le scénario de Matz nous propulse dans le milieu du foot et nous dépeint un business gangrené par l'argent car tout semble pouvoir s'acheter (les joueurs comme le résultat d'un match). On appréciera la connaissance et la fine analyse du monde sportif ainsi que des dérives du football contemporain. Oubliez le beau jeu et l'esprit d'équipe, les matchs sont devenus une machine à cash pour les mafieux qui n'hésitent pas à placer leurs hommes partout (de l'arbitre en passant par le président de club) pour s'assurer d'un résultat conforme à leurs attentes. Une vision très sombre du ballon rond, mais qui a pourtant pu exister dans le passé. L'intrigue prend définitivement un aspect polar lorsque Lucas se retrouve plongé dans un engrenage qu'il ne maîtrise pas et bientôt mis sur la touche. Le dessin de Lem est agréable, assez épuré, et s'avère soutenu par une mise en couleurs élégante d'Annelise Sauvêtre.