Moussa (Sami Bouajila) et Ryad (Roschdy Zem) sont deux frères qui ne pourraient être plus différents. Moussa est un père de famille attentionné qui travaille dur pour le bien-être de tous et pour préserver l'unité de la famille. Ryad est un journaliste de télévision à succès, totalement centré sur lui-même et, pour cette raison, critiqué par sa famille et son partenaire. Moussa, bouleversé par le départ soudain de sa femme, se laisse convaincre d'assister à une fête au cours de laquelle, sous l'emprise de l'alcool, il tombe et se blesse à la tête. L'accident bouleverse la vie familiale et la personnalité du doux Moussa, qui perd toute retenue et commence à exprimer n'importe quelle opinion ou état d'esprit sans aucun filtre. Un bouleversement qui détruit l'équilibre familial qui reposait en grande partie sur des non-dits et des mensonges, et qui finit par mettre Moussa en porte-à-faux avec toute sa famille, à l'exception de son frère Ryad.

Roschdy Zem, qui joue également le rôle du frère égocentrique et bossu, construit un film complexe aux multiples facettes, qui décrit avec une grande honnêteté la dynamique d'une famille aimante mais dysfonctionnelle, unie mais imparfaite.  Une communauté où l'unité familiale se construit certes autour de l'affection mais aussi sur une montagne de mensonges. Un scénario solide et critiqué, en collaboration avec Maïwenn qui joue la compagne insatisfaite de Ryad. Un film qui s'inscrit dans la longue tradition française du cinéma du verbe où les hypocrisies de la bourgeoisie et les facettes des relations humaines sont impitoyablement disséquées par la caméra et avant cela par la plume des auteurs. Les Miens est un film de quatre-vingt-six minutes denses et passionnantes dans lequel Zem scrute les limites et les hypocrisies humaines avec un regard clinique mais aussi tendre, dans la conscience douloureuse que ce sont les drames et les crises qui révèlent la nature intime des gens et des relations.