Scénario et dessin : Atsushi Kaneko
EVOL est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu cinq tomes à ce jour aux éditions Enterbrain. Même si ce manga, comme le reste du travail d'Atsushi Kaneko, se déroule dans une réalité légèrement décalée de la nôtre vers le fantastique, EVOL ressemble tellement à une bande dessinée de notre temps moderne. Dans "Evol #2", les jeunes suicidés reviennent avec des pouvoirs spéciaux et l'intention de devenir des méchants... Réussiront-ils ? Oui, nous connaîtrons le chemin qui les a conduits à tenter de se suicider. Nous suivons les aventures de plusieurs jeunes suicidés qui reviennent à la vie avec des super-pouvoirs. Leurs nouvelles capacités les amèneront à relever de nouveaux défis, contrairement à deux super-héros travaillant pour un maire corrompu. Dans le premier volume d'"Evol", nous rencontrions Nozomi, Akari et Sakura, qui se trouvaient dans une clinique de réhabilitation spécialisée après avoir tenté de se suicider. Disons qu'elles ont réussi, mais que le résultat n'a pas été le même qu'à l'accoutumée. Elles sont revenues à la vie avec des super-pouvoirs. Elles se sont échappées de l'établissement et ont décidé de devenir des méchantes, se rebellant contre le monde, en utilisant le terme "Evol" pour signer leur parcours de destruction. "Evol" serait un dérivé de "Evil". Mais aussi, si on le lit à l'envers, "Love". Il convient de rappeler que les événements se déroulent dans un futur proche, dans une société où il existe des hommes dotés de pouvoirs, qui sont des super-héros mais qui sont vraiment effrayants. Ces gardiens sont Lighting Volt et Thunder, tous deux dotés de pouvoirs électriques et travaillant pour le maire corrompu de la ville.
Dans le premier chapitre d'"Evol #2", ils enquêtent sur les traces laissées par les enfants. Ces trois fugitifs sont toujours déterminés à devenir ceux qui couvriront le monde de ténèbres et effaceront l'humanité de la surface de la Terre, tant la douleur et la souffrance les ont poussés au suicide. Les garçons seront emprisonnés et renvoyés à la clinique, sauf Akari, qui retournera chez elle, car elle est la fille de l'inspecteur de police. C'est elle qui cache en elle la plus grande noirceur, sous la forme d'un lapin noir, ou "conegro" comme elle l'appelle. Le mangaka Atsushi Kaneko va profiter de cette pause pour nous raconter l'enfance de Nozomi et Akari, ou les moments précédant leur suicide, qui sont diamétralement opposés. La mère de Nozomi est bonne, mais le garçon doit cacher son homosexualité pour éviter les brimades des autres garçons. Il se voit comme un monstre. Kaneko dépeindra graphiquement ce monstre comme celui du film classique de science-fiction "This Island Earth" (1955). En revanche, les parents d'Akari sont terribles et sont la seule cause de la douleur de la jeune fille. Le lapin qui lui apparaît est aussi inquiétant que celui du film "Donnie Darko" (2001). Il le force à faire jaillir des jurons et des menaces à la jeune fille, ce qui lui vaut de terribles punitions. La fin de cette deuxième partie est vraiment explosive et nous laisse dans l'expectative quant à la confrontation d'EVOL avec Lighting Volt et Thunder, qui s'annonce spectaculaire et originale. S'il y a bien une chose à laquelle cette série excelle, c'est la narration impeccable, le dessin et le développement fabuleux des personnages. Atsushi Kaneko (Tokyo, 1966) a mis à profit toutes ses connaissances en tant que cinéaste, réalisateur et scénariste japonais pour faire d'"Evol" l'un des mangas les plus divertissants et les plus novateurs publiés aujourd'hui par Delcourt.
VERDICT
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Ce deuxième tome améliore même le précédent et renforce son style punk : cool et déprimant à la fois. Si vous aimez les mangas et les bandes dessinées de super-héros, jetez un coup d'œil à "Evol". Vous ne serez pas déçu.