Sous influence (Apple Tree Yard) est une mini-série britannique réalisée par Jessica Hobbs, sur un scénario d'Amanda Coe, diffusée en 2017 sur BBC One au Royaume Uni et en 2018 sur Arte en France. Il s'agit de l'adaptation du roman Portrait d'une femme sous influence de Louise Doughty. La généticienne Yvonne Carmichael (Emma Watson), âgée d'une cinquantaine d'années, travaille au prestigieux institut Beaufort. Après une conférence à la Chambre des Communes, la scientifique rencontre un homme mystérieux (Ben Chaplin) qui commence à la charmer en lui offrant une visite de la chapelle secrète du parlement britannique. L'attraction est perceptible et la très sage Yvonne finit par coucher avec le mystérieux inconnu dans l'ancienne armoire à balais. Imaginant qu'elle ne rêverait jamais ce monsieur X, son mariage avec Gary (Mark Bonnar) ne semble nullement menacé par cette petite incartade. Et pourtant, Yvonne va revoir monsieur X à la terrasse d'un café situé en face de la Chambre des Communes, marquant le début d'une relation extra-conjugale beaucoup plus sérieuse. Tout bascule, un soir dans Apple Tree Yard, Yvonne assiste à la fête de départ de l'un des collègues. Un ami de longue date, George (Steven Elder) lui révèle qu'il a nourri des sentiments pour elle depuis un certain temps. Lorsqu'elle rejette ses avances, George la viole brutalement, la laissant traumatisée, mais Yvonne refuse de porter plainte et tente de se reconstruire peu à peu ...

Proposant quatre épisodes, Sous influence débute à rebours. Yvonne et son mystérieux amant comparaissent devant un tribunal londonien pour des raisons qui seront dévoilées bien plus tard. Le scénario est plutôt intéressant à suivre et soulève quelques questions morales importantes, cependant le rythme apparaît relativement lent, atténuant ainsi le suspense dont l'intrigue est porteuse. De plus, si les deux acteurs principaux sont très bons, il est difficile d'exprimer de l'empathie pour Yvonne, qui apparaît tantôt très sûre d'elle, tantôt d'une incroyable naïveté. La révélation de l'identité de l'amant n'apporte rien de fracassant, la scène de viol a elle suscité la polémique outre Manche mais elle était déjà dans le roman d'origine et a une forte influence sur la suite de l'intrigue. On retiendra surtout de cette production une réalisation agréable, un très bon casting et une ambiance so british.