Mad Dog
Plate-forme : DVD
Date de sortie : 04 Mai 2022
Résumé | Test Complet | Images | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
film
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


7.5/10

Réalisé par Vincenzo Alfieri.

Dans un petit village reculé, deux adolescents sont portés disparus. Meda (Edoardo Pesce) travaille sur l'affaire impliquant le fils du capitaine Rio (Massimo Popolizio). Une enquête qui semble faire revivre un tueur en série d'il y a dix ans et que Meda va devoir affronter en traitant de son passé.

Vincenzo Alfieri en tant que réalisateur est parti de la comédie, est passé au film de braquage / thriller et a fini par se retrouver complètement immergé dans le genre. Avec Mad Dog (Ai confini del male), le cinéaste italien se retrouve toujours face à une enquête, mais cette fois du point de vue criminel d'un enlèvement et d'un possible meurtrier faisant partie d'une secte, dirigée par un vengeur masqué qui met en cage et torture ses victimes. Une histoire qui s'inspire du roman Il confine de Giorgio Glaviano, mais tente de se détacher de la page imprimée par l'insistance d'une caméra et d'une mise en scène qui font largement le boulot de toute l'opération. Une pénétration plus insistante dans le côté réalisateur d'une œuvre qui devient un miroir des intentions d'auteur d'Alfieri, qui en essayant de s'éloigner de la manière obsolète de faire des thrillers, entre dans un chemin obsessionnel et pervers exprimé à travers le flou de la machine et ses mouvements. Une manière de raconter qui poursuit avec persistance un maniérisme qui est ce que Vincenzo Alfieri construit avant tout. Des codes artistiques qui se définissent suite à l'intention suffocante de mettre en place une narration qui part d'abord de ses images et de la manière dont la séquence est composée. Une intention constante, urgente et assez intéressante qui permet à l'oeuvre de s'éloigner des habitudes de ces polars dont on sait se délecter tout en sentant la direction prise dès le départ. Un film qui ne mise donc pas trop sur l'entrelacement de sa propre histoire, mais qui l'utilise comme un tapis sur lequel le réalisateur veut établir certaines émotions par l'usage de la caméra. Les suggestions sont donc l'objectif principal du film d'Alfieri et pendant une bonne partie du temps, elles touchent également la cible en profondeur. C'est dans l'étape suivante que le film - et avec lui le spectateur - doit cependant faire face à une impasse qui concerne l'apport excessif dû à l'artificialité de la mise en scène , qui à vouloir s'entêter à se montrer comme la composante principale par le public finit par se retrouver faire souffrir l'exécution de l'histoire et l'arrivée à la résolution finale. L'évanescence de la mise en scène, son rendu au fil du film ses contours de plus en plus flous et son point de vue fortement hermétique obligent Mad Dog à affronter ses propres limites et mettent en lumière le besoin qu'a le scénario de voir dissoudre sa propre histoire. Script qui est toujours du même Alfieri qui travaille avec Fabrizio Bettelli et le créateur du sujet Glaviano. Mais le récit vacille, sombre, se ratatine dans sa volonté de communiquer, devient exponentiellement exégétique et oublie ainsi à un certain moment de fournir les indices dont le spectateur a besoin. La conclusion est donc prévisible. A la limite du mal il se rend compte qu'il est temps d'arriver à une clôture qui n'a pas été suffisamment préparée et il agit à la va-vite pour s'assurer que tout rentre dans une intrigue complexe et qu'il aurait eu le besoin d'en voir les éléments révélateurs se répandre avec parcimonie.

VERDICT

-

Le récit se chevauche rapidement après avoir laissé un vide de rythme et d'information en son centre, essayant de remédier au manque d'uniformité du récit et ne donnant pas de souffle à une histoire qui aurait bien mieux fonctionné si elle avait pu consciemment distiller ses propres investigations. Mais, malgré une poussée propulsive vers le style qui s'annihile face à l'incohérence du scénario, Mad Dog n'en affiche pas moins un désir de nouveauté et la volonté d'activer les synapses du spectateur en ne lui servant pas de thriller pré-emballé. Une vision qu'Alfieri exige haute et constante, s'inscrivant trop dans sa propre propension au magnétisme, mais se faisant pardonner son hors-norme.

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