Mondocane
Plate-forme : DVD
Date de sortie : 15 Juin 2022
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Editeur :
Développeur :
Genre :
film
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


7/10

Réalisé par Alessandro Celli.

En 2021, la cinématographie a décidé de se concentrer sur la description d'une Italie dystopique et post-apocalyptique. Si Anna et La terra dei figli s'inspirent des histoires très pré covides d'Ammaniti et de Gipi, Mondocane d'Alessandro Celli change de perspective et installe son propre Mad Max dans un Tarante futuriste. Une ville de Tarente victime de la contamination produite par l'aciérie d'Ilva et qui a divisé la cité en deux zones bien distinctes. Un nouveau Tarante où vit une société de carte postale et un vieux Tarante qui tourne autour de l'usine et qui est devenu une favela sans règles, où règne la loi du plus fort, où la violence est un mode de vie et où même la police n'est pas autorisée à entrer, mais seulement une unité spéciale de lutte contre les nuisibles. Le film s'ouvre précisément sur une course-poursuite entre un camion de police et les membres du gang des fourmis, qui rappelle beaucoup la saga réalisée par George Miller. Comme dans Anna et La terra dei figli, ce sont les enfants qui sont au centre de tout. Une génération qui subit d'abord le monde des adultes, puis subvertit les rôles dans un jeu violent dont on ne revient jamais. Des enfants qui sont représentés dans trois échelles sociales, sans espoir ni issue. Il y a d'abord des chiens errants qui vivent à la journée comme Pietro et Christian, les protagonistes du film, asservis par de vieux pêcheurs qui leur apprennent à nager sous l'eau pour récupérer du matériel ou fabriquer des embouts pour satisfaire leurs plaisirs bestiaux ; viennent ensuite des fourmis laborieuses qui vivent d'instincts violents au service de Testacalda, un Alessandro Borghi fougueux qui est un mélange de Tom Hardy dans Bronson et d'Alessandro Borghi lorsqu'il joue le rôle de l'outsider social ; ou bien encore les orphelins contrôlés par l'entreprise au moyen d'un bracelet électronique qui alternent leur vie entre les travaux forcés dans la partie encore productive de l'aciérie et l'activité physique dans la mer du nouveau Tarante. Une sorte de centre de rééducation. Alors que les adultes sont soit des personnages miteux, soit des policiers qui essaient de sauver la journée.

Alessandro Celli mélange plusieurs genres dans son premier long métrage, d'Oliver Twist à Saviano de la Paranza dei bambini en passant par les décors croulants et dévastateurs qui rappellent beaucoup les lieux de tournage de Dogman de Matteo Garrone. Et c'est la production de Greenland, de Matteo Rovere, qui garantit une tonalité plus orientée vers le genre, malgré une œuvre qui, en apparence, pourrait être néoréaliste. Les protagonistes sont deux jeunes hommes qui rêvent de percer et de rejoindre le gang qui domine le quartier. Après le premier petit travail qu'ils font pour les Fourmis, Pietro est appelé Mondocane (d'après le magasin qu'il a incendié pour se déshonorer) et Christian est appelé Pisciasotto à cause des effets causés par son épilepsie. Malheureusement pour eux, l'expérience et l'entraînement qu'ils vont subir au fil de l'histoire vont totalement transformer leurs caractères, mettant leur amitié à l'épreuve en imposant des choix difficiles et douloureux à faire. Bien que les intentions soient plus que louables et que le désir de faire quelque chose de différent soit tangible, le film a son talon d'Achille dans le scénario. L'histoire comporte trop de parenthèses qui restent ouvertes et ne prend pas une clé de lecture claire. Nous avons donc cette ville de Tarente victime des effets de sa pollution qui ne reste qu'une toile de fond sur laquelle placer le récit, une policière au passé trouble d'orpheline qui mène sa guerre personnelle contre on ne sait qui, des membres de gangs qui se font torturer ou se sacrifient au nom d'un code interne peu clair.

VERDICT

-

Mondocane risque à plusieurs reprises de s'égarer à cause de ces lacunes techniques, heureusement comblées par la mise en scène du réalisateur et surtout par l'habileté des deux jeunes protagonistes qui, dans un crescendo d'émotions, nous offrent un beau final qui fait penser qu'il faut faire confiance au nouveau cinéma italien composé de gens courageux comme Matteo Rovere et son équipe.

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