Double Je (Inochi au Japon) est une série qui s'est conclue en cinq tomes aux éditions Kodansha. L'intrigue met en scène deux sœurs jumelles aux caractères totalement opposées : L'espiègle Nobara qui n'en fait souvent qu'à sa tête, et la timide Kotori, sage et soucieuse des règles.  Lors d'une randonnée en famille, Nobara va provoquer malgré elle un terrible drame, un accident qui coûtera la vie à son père. Sa famille apparaît brisée par le deuil,  plus rien ne sera comme avant, et pourtant les jumelles se serrent les coudes comme jamais. Petit à petit, chacune d'entre elles essaye pourtant de se reconstruire. Nobara a même un petit ami nommé Fuwa, et son bonheur est presque palpable. Depuis la disparition de leur père, les deux jeunes femmes vivent à présent chacune de leurs côtés, respectivement chez leur grand mère et leur mère. Un jour, alors qu'elles avaient inversé leurs rôles, Kotori est assassinée ! Sans en dévoiler trop sur l'intrigue, Nobara prend une décision radicale, et décide de se faire passer pour sa sœur disparue. Il est difficile de l'imaginer tenir ce rôle sans se trahir, tant leurs disparités étaient nombreuses.

La fin du tome 2 constituait à nouveau un coup dur pour l'héroïne qui aura toutes les peines du monde à se reconstruire et à retrouver la paix intérieure. Quoiqu'il se passe, Nobara n'est pas prête à abandonner sa quête de justice, et elle semble de plus en plus tentée d'accomplir elle-même sa vengeance. Enquêtant sur Manabu Murase, le petit ami de Himé, Nobara accumule des indices de plus en plus flagrants : Et si ce dernier était en réalité Gôtôda qui aurait eu recours à une opération de chirurgie esthétique ?  Pendant que Nobara s'enfonce toujours plus dans la haine, sa grand mère fait le choix du pardon. Quant à Murase, nous finirons par découvrir son passé et le sentiment de culpabilité qui l'habite à présent. Le dernier chapitre de ce tome 3 multiplie les révélations et les rebondissements, sans compter que la vie de Nobara semble également en danger. Il ne faut surtout pas se fier à la couverture de "Double Je" qui nous laissait penser à un shojo traditionnel. Le ton est dur et réaliste, la narration va droit au but, et certains lecteurs pourront trouver l'ambiance trop tragique. Le dessin est quant à lui joli et mignon, dans la plus pure tradition du genre. Le découpage des chapitres comporte souvent un cliffhanger important, rappelant certains drama américains, et pousse à continuer la lecture.