Emma et Capucine sont deux sœurs qui partagent le rêve commun d'entrer à l'école de Danse de l'Opéra de Paris. Emma a de grandes difficultés à suivre les entraînements, ses mouvements étant encore très personnels. En danse classique, il faut être beaucoup plus conventionnel pour réussir les auditions, sa petite sœur Capucine respecte parfaitement l'alliance de la souplesse et de la rigueur qui rend chacun de ses gestes parfaits. Le jour de l'examen pour devenir une danseuse étoile, seule Capucine est retenue. Désabusée, Emma envisage d'abandonner totalement son rêve, mais son père l'encourage à chercher sa propre voie, sa mère - qui a pourtant été dure avec elle - la soutiendra jusqu'au bout, et sa sœur n'envisage pour qu'elle puissance renoncer à sa passion. La rencontre avec Jake, un jeune garçon passionné de hip-hop, pour lequel Emma éprouve ses premiers frissons amoureux, semble marquer le début d'une nouvelle vie. Le scénario proposé par Jérôme Hamon (Nils) est parfaitement intemporel. Nous y suivons une adolescente qui rencontre des difficultés pour communiquer avec sa mère qui a semble t-il transposé une partie de ses rêves sur sa fille aînée. Comment s'en affranchir pour vivre sa propre vie et jouer sa propre partition ?

Dans ce tome deux, quelques mois ont passé. Capucine est à présent élève de l'École de Danse de l'Opéra de Paris, alors qu'Emma rêve d'intégrer le groupe de hip hop de Jake. Les deux sœurs ont pris des voies différentes, et Capucine a beaucoup de mal à le vivre, à tel point qu'elle s'interroge sur la pertinence de devenir une danseuse étoile et de continuer les cours dans cette prestigieuse mais difficile établissement où les rivalités entre élèves sont exacerbées. De son côté, Emma pourrait laisser passer sa chance à cause des sentiments qu'elle ressent pour Jake. Ce roman graphique aborde avec beaucoup de délicatesse la question du choix. Même si le sujet de la danse destine à priori davantage cet ouvrage à un jeune public féminin, la thématique est universelle. Le texte s'avère d'une grande justesse et évite les clichés. Le dessin de Lena Sayaphoum rappelle quant à lui les mangas japonais, avec un trait clair et dynamique, des couleurs vives qui suivent les émotions des personnages, et des lumières magnifiques.