:REverSAL est une série en deux tomes, initialement publiée au Japon aux éditions Mag Garden. L'intrigue débute à Kyoto, plus exactement dans le quartier de Gion. Ayame est une maiko (apprentie geisha) qui suit une lourde formation auprès de sa mère et sa sœur. La jeune femme n'en reste pas moins une fan de super-héros et éprise de justice. Après avoir trouvé une console par terre, et y avoir inscrit son nom, elle se retrouve, à cause d'une vieille comptine, propulsée dans un univers parallèle. Nous sommes toujours à Kyoto, mais tout le reste est différent, comme si Ayame se trouvait derrière un miroir. Pire, ce monde est tout sauf accueillant, car peuplé de personnages aux comportements erratiques, proches de zombies. Apparemment, il faut les éliminer pour pouvoir s'en sortir, comme dans un jeu vidéo. Ayame parvient malgré tout à trouver quelques alliés, notamment Al, un chien très intelligent et qui dispose de la capacité de parler dans ce monde, mais aussi d'autres humains qui sont venus se perdre dans ce lieu reculé. Néanmoins :REverSAL n'est pas un manga violent en soi, l'héroïne faisant tout son possible pour aider les autres, et surtout comprendre ce qui a bien pu arriver aux habitants de cet univers.  Dans le premier tome, on ignore encore tout de ce Kyoto inversé, si ce n'est que d'étranges cubes flottent dans les airs, où se trouvent soins et munitions (comme dans un jeu vidéo). Après avoir réussi à fuir la réalité alternative, Ayame n'est pas sauvée pour autant. En effet, le jeu se poursuit, et elle devra bientôt retourner dans le Kyoto inversé qui trouve en réalité son origine dans des concepts folkloriques typiquement nippon.

Sur le plan visuel, :REverSAL se montre très réussi. On appréciera particulièrement l'attention apportée aux décors, et un character design fort soigné. Le personnage principal exprime une galerie d'émotions très nuancé, et ne trahit jamais l'élégance que se doit d'avoir une maiko. Par moment, le récit s'emballe un peu, avec ses séquences d'actions assez nerveuses, et on se demande encore comment l'auteur va pouvoir répondre à toutes les interrogations dans un uniquement volume. Que l'on soit rassuré, les principales questions trouvent ici une explication, et le récit ne tombe jamais dans la chasse aux zombies caricaturale, malgré un ennemi principal que ne renierait pas la saga Resident Evil.