Candy & Cigarettes est une série toujours en cours de parution et qui a connu quatre tomes à ce jour aux éditions Kodansha. Hiraga Raizo est un homme de 65 ans qui vient de prendre sa retraite du département de la police métropolitaine de Tokyo. Cependant, il ne peut pas profiter de sa retraite, car son petit-fils est atteint d'une maladie qui le laisse dans le coma et le traitement, très coûteux, ne peut être payé par sa fille, qui est célibataire. Raizo devait travailler et payer lui-même le bagage d'un million de yens par mois. Alors qu'il doutait de pouvoir réaliser un tel exploit, il découvrira une affiche de recrutement pour la mystérieuse Agence SS, offrant un paiement d'un million de yens par mois. Ayant satisfait aux exigences de l'annonce, telles que la maîtrise des armes et le judo, il décide d'y aller et d'obtenir le poste. Mais lorsqu'il arrive sur place, pour connaître la nature réelle de son nouvel emploi et voir qui sera son partenaire, il est profondément surpris.

C'est immédiat, rien qu'en regardant la couverture du premier volume du manga, on se rend compte que ce n'est pas quelque chose de commun. Écrit et illustré par Tomonori Inoue, Candy & Cigarettes s’inspire du genre criminel, très prisé aux États-Unis, pour donner vie à quelque chose qui a tout pour être un chef-d’œuvre. Avec une paire de protagonistes très improbables - un ancien policier à la retraite et une fille de onze ans - l’histoire ouvre une nouvelle page du monde du manga d’action. Dans Candy & Cigarettes, l’auteur prend le risque d’introduire un élément extrêmement déconnecté du genre criminel, la partenaire de Renzo n'est autre qu'une petite fille, Suzukaze Miharu, une élève du primaire durant la journée, une tueuse à gages lorsque le devoir l'exige. L'Agence SS est une organisation ultra-secrète qui vise à éliminer les criminels que le système ne peut extirper de lui-même. Des politiciens corrompus qui manipulent divers pions tout en pillant l'argent public, des assassins impunis à cause des lacunes de la loi, des entrepreneurs participant à de grands projets illégaux. Et au milieu de tout cela, la hit-Girl japonaise Miharu agit comme une machine qui emporte la mort vers ceux que, selon le point de vue des SS, le méritent. Le personnage est bien conçu et compatit avec elle. Quand nous comprenons ce qui se passe, ce qui l’a amenée à être là, nous nous mettons à la place de la fille et nous partageons sa colère, son angoisse. N'allez pas croire qu'il s'agisse de l'élément kawaii du manga, avec un développement sérieux approprié, sa présence est justifiée par beaucoup de sang. Le dessin est quant à lui très réussi, offrant des personnages bien campés, des décors particulièrement soutenu et une ambiance sombre très plaisante.