À la fin des années 1970, la secrétaire Patrizia Reggiani (Lady Gaga) fait la connaissance du futur avocat Maurizio Gucci (Adam Driver) lors d'une fête. Comme son père Rodolfo (Jeremy Irons) rejette Patrizia, Maurizio renonce à lui. Le couple se marie et Maurizio commence à travailler pour le père de Patrizia, Fernando (Vincent Riotta), dans son entreprise de transport. Par l'intermédiaire de l'oncle de Maurizio, Aldo (Al Pacino), les deux hommes retrouvent tout de même le contact avec la famille Gucci. Le couple devient actif dans l'entreprise et entre de plus en plus en conflit avec les intérêts d'Aldo et ceux de son fils Paolo (Jared Leto). Le mariage de Patrizia et Maurizio est de moins en moins heureux.

Avec "House of Gucci", le réalisateur Ridley Scott décrit à nouveau, après "Tout l'argent du monde" (2017), une histoire basée sur des faits réels concernant une famille aisée et une affaire criminelle qui a bénéficié d'une grande attention médiatique. Le scénario de Becky Johnston et Roberto Bentivegna s'inspire du livre de Sara Gay Forden, mais ne dresse pas un portrait de famille détaillé, mais plutôt un soap à l'écran. Nous voyons comment Patrizia Reggiani et Maurizio Gucci tombent amoureux et comment, après avoir initialement renoncé au clan décadent des Gucci, ils arrivent finalement dans le monde du luxe et se retrouvent bientôt au cœur de la lutte pour le pouvoir dans la maison de couture. La dramaturgie n'est cependant pas très convaincante ; l'intrigue ne cesse de faire des bonds sans nous faire participer à l'évolution des personnages, de leurs motivations et de leurs relations. D'une scène à l'autre, l'insouciance de Patricia se transforme en calcul, l'amour du couple en rejet soudain. Les intrigues d'affaires au sein de la famille n'atteignent jamais la force d'une saga comme "Le Parrain" (1972-1990) ; il manque cependant le charme du camp pour pouvoir apprécier l'ensemble comme un pur divertissement. Même la mode et la bande-son pleine de tubes pop ne permettent pas à "House of Gucci" d'atteindre un niveau de divertissement efficace. Parmi les nombreuses stars, c'est Adam Driver, dans le rôle de Maurizio Gucci, qui parvient le mieux à insuffler un peu de vie à son personnage, surtout au début. Il suffit parfois d'un sourire pour contrer la faiblesse du scénario. Lady Gaga est à nouveau loin de l'impact intense de sa prestation dans "A Star Is Born" (2018). L'overacting de Jared Leto, rendu presque méconnaissable par les maquillages, fait que les conflits du film ne peuvent guère être pris au sérieux. Le résultat est malheureusement rarement drôle, mais surtout ridicule.