Après des années d'attente, Mirror's Edge marque son retour dans un épisode reboot des aventures de Faith.
Erreur de parkour ?
Développé par DICE (Battlefield), Mirror's Edge Catalyst est un reboot du premier épisode paru en 2008 et non une véritable suite, le projet ayant été annulé il y a près de cinq ans . Dans une société totalitaire, Faith Connors a trouvé refuge au sein d'un groupe clandestin appelé « les Traceurs ». Gabriel Kruger, président de la société Krugersec, est le principal responsable du sécuritarisme de la Cité de Verre. Au cours des 19 missions de la campagne principale, vous découvrirez les origines de l'héroïne, tout juste évadée prison, et sa lutte contre l'oppression affectant cette ville ultra moderne. L'action se déroule exclusivement dans les hauteurs, ou tantôt gaie, bientôt triste, Faith jouera en permanence les équilibristes. Vous y incarnez une Messagère, c'est à dire un coursier transportant les données les plus sensibles en toute confidentialité et avec tous les risques que cela implique. La ville, tout droit sortie de Big Brother, contrôle tous les gestes des concitoyens, ce qui a permis à la violence de reculer pour devenir pratiquement inexistante aujourd'hui. Contrairement à la mouture originale, la sœur de Faith n'est pas policière, mais elle joue un rôle assez notable vers la fin du jeu. Autres changements, la carte a été repensée avec la possibilité d'établir clairement son itinéraire à l'écran. Les courses occupent une large part de l'aventure, de même que la livraison de colis et la récolte de divers objets cachés pour améliorer les capacités de Faith. Vous disposez également d'un nouveau gadget très courant dans les jeux d'action actuels, le grappin, utile pour réaliser d'impressionnantes acrobaties aériennes.
Entièrement en vue à la première personne, le titre mêle plate-forme (beaucoup) et combats (un peu). On ne sera donc pas surpris de croiser des buildings, des buildings et encore des buildings dans Mirror's Edge Catalyst, puisque l'action se déroule en hauteur la plupart du temps, excepté un bref passage souterrain. Bien que l'aventure évolue à présent dans un monde ouvert, la route à suivre demeure très balisée pour ne pas perturber les novices. La prise en main n'a pas évolué outre-mesure, et ne vire jamais au FPS bourrin (il est d'ailleurs impossible d'utiliser une arme à feu). Faith répond à toutes vos sollicitations et la jouabilité fait le travail que l'on attend d'un jeu de parkour. L'héroïne court quasiment en permanence, elle peut effectuer des glissades vertigineuses, courir sur les murs avec presque autant d'agilité que le Prince de Perse ou encore accomplir de nombreuses cascades. Évidemment, il n'est toujours pas possible de poser le pied au milieu de la ville.
Une réalisation satisfaisante.
Mirror's Edge Catalyst séduit par son esthétisme et son goût du détail, ses panoramas soyeux et sa musique pop suédoise bien dosée. Les couleurs vives sont dominantes (blanc, jaune, vert, bleu) et le rouge vous permettra de visualiser à distance les objets qui pourront vous aider à avancer. Les graphismes ne manquent pas de charme avec un côté très brillant, au point de rendre les décors parfois un brin labyrinthique. En outre, les versions consoles souffrent parfois d'un affichage tardif des textures. Il n'est pas rare de voir des éléments apparaître ou disparaître à l'écran, et pourtant il n'y a pas beaucoup d'éléments à animer sur les toits de la ville. Quelques personnages sont présents ici ou là, souvent pour vous confier des missions annexes, mais vous avancez souvent en total huis-clos. Car à l'intelligence artificielle, elle s'avère hautement indigente, rendant les affrontements très répétitifs. Les combats sont d'ailleurs toujours aussi peu intéressants, et on préférera donc les éviter le plus possible, même si certaines séquences exigent de vaincre tous les gardes pour qu'un script s'exécute. Faith peut désormais donner des coups de pied orientés à droite ou à gauche, ou réaliser une succession de coups rapides. Dans les faits, la confusion règne souvent à l'écran, et c'est encore pire sur PS Vita via la fonctionnalité Remote Play.
La campagne principale de Mirror's Edge Catalyst assure une durée de vie d'environ sept heures, et il faudra un peu moins du double pour conclure l'entièreté des quêtes annexes si vous avez le courage d'aller jusque là. Certains passages sont d'ailleurs assez retors, et en cas de saut mal calibré ou de coup mal placé, c'est la fin de partie assurée. Pour les meilleurs, DICE a intégré un mode de jeu contre la montre permettant de revisiter les parcours et de partager ses temps en ligne.
VERDICT
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Moins poétique que ne l'était son glorieux ainé, cet épisode Catalyst conserve des mécaniques de parkour efficaces, l'introduction d'un grappin autorisant bien des folies, et promet une évolution utile du personnage. En revanche, la trame manque clairement d'intensité et les missions s'avèrent un brin répétitives.