Scénario et dessin : Eric Liberge
Au Moyen-Age, le pape a demandé à son conseiller le révérend Philibert Etienne de créer une zone intermédiaire servant de bagne céleste entre l'Enfer et le Paradis, de façon à pouvoir effrayer les petites gens tentées de suivre un mauvais chemin. Pour cela, il suffit de rédiger un décret canonique décrivant le Refrigerium. Mais Philibert est emporté par sa fougue et quand Séverin Léopold, recteur de Bretagne en charge de la rédaction du texte sous la dictée de Philibert, s'émeut des changements, le révérend l'embroche sans autre forme de procès. Philibert quitte alors le Mont St Michel avec les parchemins mais s'enlise dans la vase et meurt à son tour. Les deux hommes sont précipités au Refrigerium, où un semblant de vie continue sous la forme de squelettes. Ils vont vite s'apercevoir que de nombreux morts sont envoyés là et qu'une certaines forme d'organisation s'installe avec des meneurs et des menés …
Monsieur Mardi-Gras Descendres accueille un prologue attendu. Côté graphisme, nous ne sommes pas déçus : c'est vraiment grandiose ! Les squelettes sont détaillés, réalistes, les décors superbes et le noir et blanc magnifie le tout car on ne peut imaginer des couleurs dans un tel lieu. Il y a donc beaucoup à regarder et à se délecter visuellement. Là où nous avons plus de mal, c'est avec l'histoire. Tout d'abord, il n'y a rien de tel qu'un squelette pour ressembler à un autre squelette et du coup, il est facile de se mélanger les pinceaux dans les personnages, étant souvent bien incapable de les identifier (sauf deux qui ont des particularités physiques différentes des autres). Ça n'arrange pas la compréhension de l'ensemble, même si au bout d'un moment, vous trouverez un certain rythme de lecture en ne cherchant pas forcément à comprendre tous les détails. Sinon, c'est un album verbeux, dans le sens où il y a beaucoup à lire. Qui plus est, ce n'est pas toujours aisé à suivre et à comprendre. Après une pause bienvenue, nous avons abordé la seconde partie avec un peu plus d'allant et d'intérêt car l'histoire se met vraiment en route (avant c'est plutôt de la présentation et de la mise en place).
VERDICT
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Un récit bien singulier qui présente une vision du purgatoire totalement décalé. Ce prologue peut être une bonne porte d'entrée dans la série, la fin a réellement piqué notre curiosité après une première partie très verbeuse.