Dans plusieurs centaines d'années, la Terre ne sera plus un environnement sain, et les hommes vivront dans une station spatiale très éloignée de la planète bleue. A la tête de cette société, ce n'est pas un gouvernement qui dirige mais une puissante multinationale. La population semble être totalement sous contrôle et vivre dans un simulacre de paix. Dans ce contexte particulier, chacun essaye de se dépasser et à s'élève au-dessus de l'humanité. Il ne convient pas de greffer des implants technologies à l'homme pour le rendre plus rapide ou plus intelligent, ni même de procéder à des mutations importantes de son génome, mais de créer la vie à partir du rien sur Shangri-Là, une région hospitalière de Titan, le plus grande satellite de la planète Saturne. Un programme qui dépasse les lois de la nature et qui pourrait s'avérer très dangereux. Scott, le héros de récit, doit pour sa part enquêter sur des explosions mystérieuses ayant impacté des stations-laboratoires.

A l'image d'Adrastée, Shangri-La est un album proposé dans un grand format et présentant près de deux-cent pages de lecture. Dans cet univers dystopique, l'homme est confronté à ses propres limites et fait face à une surveillance que ne renierait pas Big Brother (l'œuvre de Georges Orwell, pas la télé-réalité). Des panneaux publicitaires recouvrent les murs de la station et "suggèrent" des comportements à aborder. Voilà qui n'est pas sans rappeler Mirror's Edge Catalyst mais dans un contexte totalement différent. Le héros ne sait pas vraiment sur quel pied danser au début de l'ouvrage, mais se retrouve vite plongé dans un conflit qui le dépasse. Un space opéra très dense, soutenu par un dessin d'une grande qualité et une certaine émotion. Le rendu est plus élaboré encore que dans Adrastée, avec des scènes d'action particulièrement dynamiques et un niveau de détails assez affolant. La coloration est également très bien rendue, et nous permet de situer le moment de la journée dans la noirceur de l'espace.