A Caracas, la corruption est absolument partout. Les maras, gangs d'Amérique latine, font leur loi et personne n'ose se révolter contre eux. Il y a bien des années, l'avocat Samuel Santos faisait parti de cette bande, initiée par une mara du Salvador à l'âge de 13 ans. Il est parvenu à s'en échapper, bien que le prix à payer fut énorme (le seul moyen de quitter les maras est la mort). Depuis, il a tenté de dissimuler ce passé bien encombrant et s'est construit une nouvelle vie. En charge des affaires de M. Guzman, un industriel véreux, Samuel tente un habile coup de bluff pour préserver la réputation de son client. Mais ses employeurs n'ont pas du tout apprécié ses méthodes et décident donc de le licencier. Samuel s'intéresse donc à présent à la Tour, un projet immobilier innovant mais stoppé faute de financement. Les familles pauvres qui se sont réfugiés dans ce lieu sont donc menacés d'expulsion. Mais un jour, au détour d'une page de journal, Samuel découvre le nom de Deus. Son passé lui revient alors à la figure. Quatorze ans plus tôt, Samuel n'était pas du tout la même personne.

Après Bagdad Inc l'an dernier, la collection Troisième Vague accueille donc un nouveau polar unitaire, prenant cette fois place en Amérique latine, à la découverte des maras. Les membres de ce gang ont la particularité de se faire tatouer un nouveau motif chaque fois qu'ils font une victime supplémentaire. Évidemment, Samuel n'est pas lui même blanc comme neige. L'ensemble est porté par les dessins d'Ennio Bufi (Clandestino) affichant un réalisme soigné et une coloration très réussie de Manuel A.Puppo. Le scénario de Nathalie Sergeef (Hyver 1709) s'avère riche en informations, notamment sur la personnalité de Samuel Santos, ancien mareros reconverti en avocat. Son passé sera exposé à travers de nombreux flash-backs. Un thriller très efficace et qui ne manquera pas de surprendre.