Scénario : Donny Cates
Dessin : Dylan Burnett
Couleurs : Dee Cunniffe
Interceptor prend place dans un lointain futur. L'humanité a évolué et s'est déplacée dans une autre partie de la galaxie. Trois heures et quinze minutes après le début de la présidence de Dominic O'Connor, le dirigeant est alerté d'une guerre qui approche. Cette guerre implique l'histoire secrète de l'humanité contre les vampires. Suite à une terrible épidémie, les humains ont du quitter la Terre et s'installer sur la planète Palus. Mais les suceurs de sang sont désormais de retour, et pour lutter contre l'invasion imminente, Poli Lehan, une sergente de l'armée, a été envoyée sur un navire surnommé l'Interceptor. A son bord, elle découvre une armure de combat surpuissant qui est décrite comme excessive au point d'être négligente. Des qualificatifs qui résument bien Interceptor, mais c'est exactement ce qui le fait fonctionner. Comme dans son récit antérieur, "The Ghost Fleet" (une aventure d'action digne de Mad Max avec un peu de folie démoniaque ajoutée pour faire bonne mesure) qui heureux hasard arrivera en France le 19 avril prochain chez Urban Comics, Donny Cates laisse simplement aller le script. C'est comme un film d'action des années 80 où tout ce que vous pouvez imaginer peut arriver et ça ne semble pas déplacé. Le rythme du livre et la structure de ce monde sont tous deux très bien gérés, mais le dialogue est ce qui ressort de l'écriture. C'est aiguisé, ça va droit au but et c'est incroyablement drôle. Il y a un certain niveau de brutalité dans la façon dont chaque personnage réagit et cela crée quelque chose de vraiment amusant. Le président O'Connor, un homme de 65 ans qui l'air d'en avoir 12, est un vrai moment fort parce que non seulement Dylan Burnett le dessine comme un enfant grincheux et irritable, mais combiné à la capacité de Cates de vous faire rire, il devient le meilleur personnage présenté.
Le dessin de Burnett est phénoménal. Du début à la fin, il s'agit d'un voyage visuellement sauvage. La conception des personnages est excellente. En dehors du président O'Connor déjà mentionné, chaque personnage a un design très distinct. Il y a un grand mélange de modernité et de style futuriste dans ce que portent les dirigeants politiques. Quand nous entrons dans l'espace, Burnett se tourne vers des design lourds à haut indice d'octane et de science-fiction avec une bonne dose d'horreur. Les scènes d'action sont énormes, excitantes et violentes, ce qui est le ton parfait pour ce genre d'histoire. Les angles de Burnett ajoutent la profondeur nécessaire à ces paysages et l'utilisation de gros plans ajoute une tension et un drame parfaits au déroulement des événements. Ce qui ressort vraiment de la partie graphique cependant, ce sont les couleurs. "Interceptor" comporte beaucoup de néons roses et cela ne devrait pas fonctionner mais c'est absolument le cas. La palette est vibrante et Burnett se laisse aller au chaos et au carnage avec un grand effet. Même le lettrage fait tout son possible pour ne pas interférer avec cet art et les changements de couleur sont un excellent travail pour illustrer efficacement qui dit quoi.
VERDICT
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Avec Interceptor, les auteurs veulent que vous passiez du bon temps. Avec un ensemble de personnages bien campés et un dessin incroyable et impressionnant, il est facile de se laisser porter par ce comics explosif.