Max vient d'avoir trente ans. Ses amis Gus, Camille, et Ambre le poussent à changer d'air et à voyager. Quand il était enfant, Max dessinait des portes sur les murs avec une craie magique, ouvrant des portails vers des contrées oniriques. Désormais, bien que tenant une librairie sur le tourisme, "Le grand départ", le jeune homme ne part jamais nulle part. Paradoxal, vous ne trouvez pas ? Il s'avère en réalité que Max a une peur viscérale de l'avion. Et s'il ne voyage pas physiquement, il constate que les gens autour de lui s'enferment au quotidien dans leurs téléphones et oublient de rêver. Un soir d'hiver, son quotidien bascule : la librairie de Max prend feu ! Max décide de simuler sa mort et s'envole alors vers une île étrange, où il retrouve ses souvenirs d'enfance... une île où le roi n'existe pas.

Si le personne de Max vous rappelle quelque chose, sachez que Raphaël Drommelschlager reprend le protagoniste du diptyque "La Craie des Étoilesé désormais à l'âge adulte, où il semble refuser cette maturité et l'évolution intrinsèque de l'humain. Que s'est-il passé il y a vingt ans pour le faire fuir le sens des réalités ? Cet album unitaire nous livre un récit intimiste et introspectif qui nous plonge rapidement dans le contemplatif (pour ne pas dire psychédélique) avec un bestiaire et des couleurs qui ne dénoteraient pas dans "Alice au Pays des Merveilles". L'album est une histoire d'amour inhabituelle, une ode à l'enfance qui nous laisse d'interprêter beaucoup d'événements. Le dessin de l'artiste nous emporte loin dans la vie et les sentiments du personnage. Les passages oniriques sont de toute beauté, poussant l'envie de voyager à son paroxysme. Il est difficile de résumer la lecture puisque le ressenti pourra varier selon votre sensibilité. Est-ce un conte fantastique ou une simple exercice somatique ? Chacun interprêtera les choses comme il l'entend, mais c'est un bel album en tout cas.