Nine Lives Man est un manhua unitaire publié à Taïwan aux éditions Tong Li. Il s'agit d'une adaptation moderne d'une série classique de mangas des années 80 et 90 de l’auteur taïwanais Ah Tui qui avait été publiée pour son trentième anniversaire. L'histoire suit Mong Chiu-ke alors que ce qui semble être une rencontre fortuite avec un sans-abri l'amène à comprendre que sa vie n'est qu'une parmi tant d'autres qu'il vivra alors qu'il essaie de comprendre la destruction de la ville et ces mystérieuses personnes masquées qui lui ont rendu visite.

Enfant, Mong prétendait avoir neuf vies. A l'âge adulte, c'est le cas.  Un jour, en 2054, un sans-abri lui montre neuf marques peintes à la bombe sur un mur et l'image se loge dans son esprit. Avant qu'il ne puisse comprendre ce qui se passe, il est kidnappé, voit sa ville détruite et est abattu. Mais la fin d'une vie le projette au milieu d'une autre. Mong se réveille dans un nouveau corps, à une nouvelle époque, dans un nouveau lieu - mais avec tous ses anciens souvenirs. Chaque nouvelle vie apporte sa propre mission à accomplir - et les reliant toutes, l'explosion qui détruit la ville. Voici une histoire hyper prenante et plaisante à lire avec son concept de réincarnation très bien utilisé par l'histoire. Le système est un peu particulier puisqu'il n'agit pas de façon linéaire avec simplement le personnage qui meurt et qui se réincarne dans sa prochaine vie quelques années plus tard, mais ici au contraire parfois le personnage mourra en 2129 et se réincarnera en 2023 et même plusieurs de ses incarnations se croiseront au cours de l'histoire (tiens comme les Dr Who). Ce qui est totalement voulu et expliqué par l'histoire puisque les personnages eux-mêmes disent que ça ne devrait pas être possible. Cela confère une histoire qui n'est pas réellement linéaire, car même si on suit notre personnage à travers chacune de ces vies, on finira par se rendre compte que Mong sera aidé à plusieurs reprises par ces futures lui-même qui possède les souvenirs de leur ancienne vie. Ce qui peut sembler assez confus mais heureusement l'histoire joue très bien avec ce concept jusqu'à la fin, ce qui nous donne une intrigue totalement compréhensible. Par contre le plus gros point noir vient clairement des antagonistes qui n'ont quasiment aucun développement, puisque à la fin de l'ouvrage, on ne saura même pas leur motivation ni leur identité. On apprécie particulièrement le style de dessin de l'auteur qui nous donne des personnages et des décors extrêmement détaillés et soignés, en particulier au niveau des expressions faciales. Le trait évoque un peu celui de Naoki Urasawa.