Il était une fois.

Les adeptes du jeu de rôle papier L'œil Noir ont découvert l'an passé le titre Les Chaînes de Satinav sur PC, un jeu d'aventure point'n click qui vous proposait de suivre les pas de Geron, un personnage mêlé à une étrange conspiration : Le royaume d'Andergast, dans lequel la superstition garde une forte emprise sur la population, est en conflit avec ses voisins de Nostria, mais les premiers pas vers une paix durable viennent d’être amorcés. Pourtant, une mystérieuse invasion de corbeaux vient faire vaciller l'espoir. Ces oiseaux deviennent de plus en plus agressifs et s’en prennent même aux humains. Afin de se débarrasser de ce fléau, le roi lance un appel pour trouver un piégeur d’oiseaux talentueux. Une opportunité pour le jeune Geron de prouver enfin que la réputation de malchance qui le poursuit depuis l’enfance est infondée ! Suite à une audience auprès du roi, il se voit confier cette tâche prestigieuse. Cependant, la mission s’avérera bien plus difficile qu’il l’escomptait et le mènera sur la voie de la plus grande aventure de sa vie, jusqu’aux confins des territoires connus d'Aventuria, et même au-delà.

Dans Memoria, l'intrigue prend place sur deux époques différentes, avec deux personnages cela s'entend : Il y a quatre cents ans, Sadja, la princesse du royaume de Fasar, s'est engagé dans la bataille du désert de Gorian. Une victoire lors de cette bataille face à de puissants démons aurait pu la faire entrer dans la légende comme l’une des plus grandes héroïnes de tous les temps, mais elle a échoué. Geron doit découvrir ce qu'il lui est arrivé, et ses recherches vont amorcer une série d’évènements qui plongeront son pays natal dans l’ombre et feront de son présent une représentation déformée d’un passé perdu depuis bien longtemps. Assez classique en apparence,  Memoria se veut assez simple d'utilisation et propose également un système d'aide si le besoin se fait sentir. Petite particularité du gameplay, Geron peut briser certains objets par la pensée, alors que la fée Nuri, peut quant à elle réparer tout et n'importe quoi. Ce duo de personnage atypique et au tempérament totalement opposé réservera quelques surprises durant la progression. Quant à Sadja, elle peut activer des objets magiques, statufier des personnages, ou encore envoyer des visions à un personnage.

Une jolie réalisation.

Sur le plan technique, le jeu se montre globalement convaincant. Les environnements demeurent assez variés, les personnages proposent des expressions généralement crédibles et la mise en scène se montre plus poétique que certains autres titres du genre, mention spéciale aux décors peints à la main. Pointer-cliquer oblige, on y retrouve les fameuses énigmes inhérentes au jeu d'aventure, globalement assez logiques, ainsi que de nombreuses phases de dialogues toujours aussi bien écrites. L'animation manque encore parfois de fluidité, mais on soulignera cependant qu'un effort a été fait depuis le premier opus.

La jouabilité demeure assez souple, et tout se fait à la souris. Rien de véritablement nouveau de ce côté là, et on retrouvera vite ses réflexes dans le menu escamotable. Le jeu propose de jolies musiques pour accompagner la progression, mais les doublages anglais manquent un peu d'énergie. Divisée en chapitres, l'aventure se montre assez linéaire il est vrai, mais la durée de vie demeure assez honnête (dix heures environ). Élément plus regrettable, ce nouvel épisode n'a pas été localisé en français, ce qui explique sans doute pourquoi Memoria n'est disponible qu'en édition digital en France ...