ITRGames a pu rencontrer Christophe Maridet, Directeur France Benelux de Buena Vista Games. L'occasion d'en apprendre plus sur les projets du groupe et leurs ambitions :
Les annonces de l’E3 2006 ?
Comme vous avez pu le voir sur le stand, nous annonçons de nombreux jeux de genres différents pour l’ensemble des consoles du marché. Certains sont basés sur des licences de films Disney, mais d’autres sont des licences propres BVG. Le premier, disponible environ un mois avant le film, est Pirates of the Caribbean qui sortira sur les trois consoles portables. C’est un jeu d’action / aventure et la version DS utilisera toutes ses fonctionnalités intrinsèques y compris le microphone intégré.
Nous aurons en fin d’année l’un des héros Disney récurrents. Pour cette année ce sera la Petite Sirène : Ariel. Sur PSP, seront disponibles, aux USA en fin d’année, deux jeux étonnants : « Lumines 2 » et « Every Extend Extra », à base de musique et de techno. Sur la DS, nous allons sortir un jeu développé par notre partenaire Jupiter, déjà à la base des Pokemons, qui tirera pleinement parti des capacités de la DS et sera un jeu de bataille. « Meet the Robisons », adaptation d’un prochain film d’animation, sera disponible au printemps 2007 aux Etats-Unis simultanément à la sortie du film en salle. Ce sera un jeu d’action / aventure pour la PS2 et Wii.
Enfin, adapté du succès aux Etats-Unis et sur Canal +, nous allons sortir un jeu social et plein d’énigmes pour PC : « Desesperate housewives » ! Comme vous le voyez, nous avons préparé un line-up riche et complet ! Nous sommes aujourd’hui et depuis 9 mois dans le top 15 des éditeurs. Notre but est de passer dans le top 10 l’année prochaine et d’apporter des franchises sur le long terme qui s’adresseront aussi bien au grand public qu’aux gamers avec des licences comme « Turok » (pour console Next Gen) ou « Spectrobes ». On voit maintenant qu’on arrive à développer des franchises à partir de nos propres franchises ou des franchises venant d’autres horizons.
On voit aussi que vous avez fait le choix de la spécialisation pour vos jeux sur certaines consoles ou PC …
Quand on regarde le marché aujourd’hui, c’est la première fois que l’on voit autant de plateformes présentes en même temps. Il y a 9 plateformes actives en ce moment, de quoi faire … D’autant que parallèlement on assiste à l’explosion du « On-Line » et du téléphone mobile. Si on regarde « Pirates » par exemple, on va l’adapter sur consoles portables, consoles de salon, mobiles mais aussi sur PC On-Line car notre division Walt Disney International Internet Group dispose d’un jeu Massivement Multi Joueurs qui sortira aussi en même temps. Donc le travail sur une franchise va en fait se développer là ou nous voyons des opportunités et où il y a un vrai intérêt pour le joueur de trouver ces licences.
L’E3, occasion de présenter le « nouveau » BVG ?
L’objectif est vraiment de positionner la société comme un acteur à part entière. L’année dernière, nous avons annoncé que nous étions développeur puisque nous avons fait l’acquisition de plusieurs studios. Nous sommes aussi un éditeur qui ne va pas uniquement s’adresser à un cœur de cible d’enfants mais à une cible plus large. Et puis nous développons nos propres franchises afin de ne pas être complètement dépendants, soit des studios de cinéma, soit des studios de télé. Aujourd’hui nous voulons montrer que, bien que dans une période de transition, nous préparons notre catalogue sur les consoles Next Gen : PS3, 360 et Wii.
Justement quelle est votre position par apport à ces consoles ?
Encore une fois cela dépend de la cible. Nous venons de sortir un jeu basé sur le film « The Wild » exclusivement sur GBA car nous pensions que la cible était plutôt jeune. Pour « Meet the Robisons », où le cœur de cible est plus entre 8 et 14 ans, nous allons plutôt développer sur les consoles d’anciennes générations comme la PS2 où nous savons que le parc installé en France est important et que les grands frères vont le passer aux petits frères. Sur des licences comme Turok avec lesquelles nous voulons vraiment capitaliser, nous voulons montrer que nous sommes « leading edge » en terme de technologie et de jouabilité, et pas seulement de créativité ou de contenu qui est la force de la société. Turok est le bon exemple des développements planifiés pour consoles de nouvelles générations. C’est vrai que pour un jeu, il faut entre 15 et 20 millions de dollars de développement auxquels il faut ajouter les dollars marketing du lancement… Notre volonté est d’investir sur le long terme sur les consoles de nouvelle génération.
Si on parle sur le long terme, quid alors du jeu On-Line ?
Pour nous, si on regarde le business plan jusqu’en 2010, on sait que les progressions les plus importantes vont se faire sur le mobile et aussi sur le On-Line où la progression sera supérieure à 30%. C’est donc important d’être présent sur ces deux segments.
Quid de la distribution ?
Nous sommes présents sur tous les circuits, à savoir en grande surface (Carrefour, Auchan, Leclerc et Cora), chez les multi-spécialistes (Virgin, Fnac) et aussi chez les spécialisés. Quand nous sommes arrivés en septembre dernier, en période de transition, des enseignes comme Micromania étaient intéressées par notre catalogue car il est plutôt grand public et en période de transition la consommation se ralentit et le marché se tourne vers des produits à des prix attractifs, du back catalogue et des publics jeunes, nous étions donc extrêmement bien positionnés. Mais à l’avenir, avec des titres comme Desesperate Housewives ou Pirates, nous allons aussi intéresser les « core gamers » désireux d’avoir quelque chose de différent en terme de jouabilité et avec une licence forte.
Est-ce à dire que ces licences seront disponibles d’abord chez les spécialistes ?
Non. En termes de distribution, nous serons ouverts sur tout type de circuits.
Que pensez vous des gammes « premier prix » « budgets » ?
Sur consoles, la vie d’un produit connaît trois étapes: le lancement avec un prix en conséquence (qui peut être attractif, cela a été le cas pour Chicken Little, nous l’avons positionné à €29,99), l’arrivée en gamme Platinum et enfin des offres de Noël en coffrets. Sur PC, notre force est de concevoir notre offre en tenant compte aussi de la saisonnalité et de proposer des coffrets de jeux PC par thème. Ce sera par exemple le cas pour la sortie de Cars qui donnera l’occasion de proposer un coffret spécifique. Cette gamme est assez sensible au prix et nous avons des offres qui démarrent à 9,99€ et vont jusqu’à 14,99€. Quant au prix public « standard », il peut varier entre 19,99€ et 24,99€.
Et des circuits de téléchargement, notamment pour les mobiles ?
Je pense qu’il faut évoluer et indéniablement. Quand on regarde l’évolution du côté des fabricants de consoles telle que la 360 ou même la PS3, ils se positionnent comme des plateformes de « multi-entertainment ». La dématérialisation est une réalité tangible, on va devoir fatalement à un moment donné passer au téléchargement de jeux. Nous sommes ouverts à la distribution, qu’elle soit « Off » ou « On line », mais il faut bien évidemment qu’il s’agisse d’une distribution maîtrisée et sécurisée.
Pour revenir aux consoles Next Gen, le lancement de la 360 un an avant la PS3 lui a t’elle fait prendre une avance irrattrapable ?
Je pense qu’il y a des fans de Microsoft et des fans de Playstation. On va fatalement retrouver des jeux qui seront exclusifs sur certaines consoles, Microsoft avec Halo, Sony avec Gran Turismo et certains consommateurs vont certainement attendre l’arrivée des consoles… Mais il est clair que lancer une console un an avant la concurrence fait gagner du terrain, notamment sur les gens branchés haute technologie qui vont vouloir toucher cette nouvelle technologie et acheter alors la 360. On sait aussi que ce genre de consommateurs peut avoir non seulement la 360 mais aussi acheter la PS3… Microsoft a donc gagné une bataille mais pas la guerre… On fera les comptes dans quelques mois et le gagnant dépendra avant tout de la qualité du contenu et des jeux.
Et en ce qui concerne les consoles portables ?
Je crois que la PSP s’adresse plutôt à un cœur de cible un peu plus âgé, qui veut vraiment du multi entertainment alors que la position de la DS (et c’est vraiment la position de toute la société Nintendo) c’est l’expérience de jeu. Sony s’adresse plutôt à « l’entertainment » en général. Sony s’attache à ce que les jeux les plus évolués soient très spécifiques à sa console. Nintendo a l’habitude de sortir des consoles concentrées sur le jeu et qui ciblent avant tout la jouabilité.
Buena Vista continuera de sortir ses films au format UMD ?
Pour le moment c’est toujours prévu.