Années 1920. La jeune Dorothy (dit Dusty) a été placée chez des voisins après l'expropriation de sa famille. Elle supporte de plus en plus mal son quotidien dans ce foyer peu aimant qui la considère non plus comme une enfant mais comme une femme en devenir. Elle décide de s'enfuir pour retrouver son père, parti quelques mois plus tôt manifester à Washington afin de défendre leur cause. Cela sera l'occasion d'un road trip à travers les États-Unis et de rencontrer une pléiade de personnages hauts en couleur, fictifs (Tom Joad) ou réels (Bonnie & Clyde), tous reflets de l'Amérique de l'époque. Équipée d'un appareil photo et d'une certaine gouaille, Dusty aura saisir les instants importants du quotidien et les rencontres s'avèrent nombreuses dans ce premier tome.

L'ouvrage est aussi une chronique sociale des USA en pleine Grande Dépression. Sur les chemins de fer fréquentés par les fameux Hobos, Dusty fait la connaissance de Beanie (un jeune garçon à la jambe de bois) et rencontre Bertha Wagon à bestiaux (qui donne le sous-titre de ce tome) qui la sort des griffes de dangereux vagabonds. Plus tard, elle deviendra ramasseuse de fraises et découvrira les effroyables conditions de travail des ouvriers agricoles et Dorothéa Lange, photographe, offrira un appareil photo à Dusty pour lui remercier de son aide, l'occasion de découvrir un cliché où apparaît son père. Le scénariste d'Aurélien Ducoudray est très documenté et truffé de références littéraires, tandis que le dessin semi-réaliste de Gilles Aris s'en sort avec les honneurs. Les décors sont très précis et les personnages ont tous une apparence unique.