Résumé : Paul est un musicien et un compositeur. Sa femme l'a quitté depuis déjà plusieurs semaines. En perte totale de repères, il choisit de noyer son désarroi dans les antidépresseurs et les somnifères. Paul va s'accrocher de plus en plus à ses pilules qui lui procurent le plus grand des soulagements : la possibilité de dormir pour oublier son mal. Ses longues heures de sommeil remplies de rêves vont se perdre et se confondre jusqu'à absorber la réalité de son quotidien. Paul va alors se mettre à mélanger ce qu'il vit et ce qu'il croit vivre.

Maladie socialement handicapante, la dépression guette tout le monde. Y compris le lecteur boulimique. Sylvie Gaillard et Frank Woodbridge se lancent dans un exercice compliqué. Prendre la maladie comme sujet et la traiter comme le fondement du bonheur retrouvé (à condition de parvenir à la surmonter). C’est factuellement vrai. Ça ne fait pas une bonne histoire pour autant. Le scénario ne pousse pas le propos assez loin dans le délire que cette situation pourrait engendrer. Si c’est pour juste lire le quotidien d’un dépressif, chacun de nous aura plus vite fait d’arrêter son traitement et d’attendre de voir ce qu’il se passe…  L’aspect fantastique engendré par la maladie reste ainsi beaucoup trop sous-exploité.  Le dessin du balzacien Alexis Chabert — il signe KolonelChabert — fonctionne bien avec la teneur générale de l’ensemble et les couleurs de Renaud Angles indiquent exactement dans quel type de séquence se trouve le héros.