Nous avons sûrement tous vu au moins une fois le tableau Le radeau de la Méduse mais nous sommes peu à en connaître l’origine. L’histoire débute en 1817 au retour du jeune peintre Théodore Géricault à Paris après qu’il se soit exilé en Italie en raison d’une peine de cœur. Ce séjour à l’étranger à étudier les grands maîtres lui a apporté une énergie nouvelle grâce à laquelle il souhaite se lancer dans un projet de grande envergure. En effet, un tragique naufrage a eu lieu l’année précédente et a défrayé la chronique. Le 2 juillet 1816, la frégate La Méduse échoue sur un banc de sable près de la Mauritanie. À son bord 400 personnes dont 150 seront abandonnés sur un radeau. Leur épreuve durera 16 jours : sans provisions, les violences éclatent... la faim, la soif, la mer, la peur entraînent les naufragés vers la mort. S’inspirant des témoignages des quelques survivants, il souhaite créer une œuvre forte en hommage à ces rescapés ayant vécu l’enfer, quitte à agacer en haut lieu. Pour cela il va se lancer en quête du plus d’informations possibles sur les évènements ayant mené à ce drame.

Le scénario mélange des scènes de vie de Théodore et le récit au jour le jour sur le bateau naufragé. Au fur et à mesure qu’avance l’enquête de Théodore, nous découvrons le destin des pauvres marins pris au piège sur ce misérable radeau de fortune. Le peintre va se lancer corps et âme dans son œuvre, quitte à perdre pied. L'intrigue en outre démontre du bon travail de recherche accompli par les auteurs. Précis, clair, romancé mais sans pathos, c’est un réel plaisir de le découvrir. Une BD historique loin d’être ennuyante et parsemée de petits détails sur le contexte politique de l’époque. En ce qui concerne le dessin, le rendu s'avère magnifique et très doux. L’aquarelle est très belle et apporte beaucoup de légèreté à cette histoire douloureuse. Beaucoup de finesse pour un graphisme à la hauteur de l’intrigue.