Criminelles fiançailles (Raise wa Tanin ga Ii) est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu cinq tomes à ce jour aux éditions Kodansha. Yoshino a toujours été traitée différemment parce qu'elle est la petite-fille du plus grand chef de la mafia d'Osaka, donc tout le monde a peur d'elle, et elle n'a jamais eu de petit ami. Un jour, son grand-père essaie de lui arranger des fiançailles avec un garçon de son âge, Kirishima, qui est intelligent, calme et gentil et le petit-fils d'un autre grand mafieux. Malgré tout, elle décide d'aller vivre avec Kirishima à Tokyo et commence à s'intéresser à lui, mais que fera-t-elle quand elle découvrira qu'il fait non seulement partie de la mafia mais qu'il est aussi masochiste ?

L'intrigue était clichée au début mais c'est plus qu'une simple histoire d'amour. Kirishima a cette personnalité sadique - masochiste tordue, comme une fois où il menaçait Yoshino et ne montrait aucune pitié avec ce sourire sans cœur sur son visage, mais l'autre fois, il suppliait son amour, étant totalement fou et ne se souciait pas moins de le cacher. Yoshino est toute aussi intéressante. Vous vous attendriez à ce qu'elle soit votre protagoniste féminin typique que l'on trouve couramment dans les shojo, "jeune femme riche" et "émotionnellement forte", mais ce n'est pas du tout le cas. Elle n'a jamais été directement impliquée dans l'entreprise familiale, elle a grandi dans une famille à dominante masculine sous les traditions yakuza, et il a été dit qu'elle ressemblait à son grand-père. Ce n'est pas l'histoire d'une femme chef de gang physiquement puissante, mais l'histoire d'une héritière yakuza vivant dans une société moderne. Yoshino est au premier abord douce mais après avoir compris la vraie personnalité de son petit ami ... elle décidera de sortir les griffes et de se venger. Elle va tout faire pour que Kirishima l’aime pour le briser ensuite...faut-il le préciser ?  De plus, parce qu'il y a une intelligence réelle derrière l'histoire, c'est une dynamique relationnelle très lisible et unique. Oui, il y a cette ambiance d'humour noir et yandere. Mais encore une fois, c'est une prise plus réaliste. Apparemment, l'histoire se transforme en une histoire plus politique (conflits familiaux yakuza) par la suite. Le style artistique rappelle le shojo, l'auteure avait d'ailleurs publiée un josei auparavant.   Le dessin des personnages est assez surprenant et manque un peu de finesse, les décors sont quant à eux plus concluants.