La pratique médicale d'Enola bat son plein. Il existe de nombreux animaux étonnants dans le monde qui ont besoin d'aide. Et cette fois c'est une sirène nommée Ningyo, peu farouche envers l'espèce humaine, qui a été blessée lors d'un secousse sismique. Enola devra ensuite s'occuper d'une île toute entière et plonger 20.000 lieux sous les mers (ou presque) afin de découvrir ce qui se passe dans les profondeurs.

Les aventures d'Enola sont de plus en plus intéressantes. La série semble grandir avec le lecteur, ce qui est une bonne chose pour le scénariste de ce projet, Joris Chamblain, qui a de meilleures idées de tome en tome (cette fois il s'inspire d'une légende japonaise). Dans cet album, la vétérinaire va devoir relever plusieurs défis.  L'action se déroule à un rythme plus lent, le scénario se concentre davantage sur les personnages que sur la course folle et le danger artificiellement créé. Enola, quant à elle, devra faire un réel effort pour résoudre des cas complexes, pour lesquels des compétences allant au-delà de la connaissance de la médecine spécialisée sont nécessaires. Cette fois, Chamblain met davantage l'accent sur la nature humaine. Les animaux fantastiques ne sont que les catalyseurs des transformations intérieures des nouveaux personnages. Les histoires qui composent ce volume combinent des fils moraux et les choix difficiles qui doivent être faits, parfois en blessant des êtres chers, avec des curiosités naturelles pour des créatures inhabituelles. La couche graphique agréable à l'œil est traditionnellement réalisée par Lucile Thibaudier. Davantage de cadres avec une abondance de détails sont apparus. Les dessins et les couleurs ont pris des teintes. Après tout, les profondeurs de la mer sont presque toujours entourées de mystère. Lucile Thibaudier se sent bien dans ces décors, donnant aux animaux insolites un visage sympathique et tendre. Dessinant librement, expressivement, ne prêtant pas beaucoup d'attention aux détails, mais se concentrant sur l'espace dans ses œuvres.