Cadres noirs tome 3 : Après
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 20 Mars 2024
Résumé | Test Complet
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario : Pascal Bertho
Dessin : Giuseppe Lotti
d'après le roman de Pierre Lemaitre

Alain Delambre, 57 ans, est à la recherche d'un emploi et, lorsqu'il semble enfin avoir la possibilité d'en décrocher un, il est prêt à faire presque n'importe quoi pour l'obtenir. Cet ancien responsable des ressources humaines a été licencié quatre ans plus tôt et, bien qu'il ait un petit travail à temps partiel pour une société pharmaceutique, il cherche depuis lors un poste de col blanc approprié. Sa femme Nicole, qui l'aime, a un emploi et ils s'en sortent, mais leur niveau de vie s'est considérablement dégradé et la situation ne fait qu'empirer. Alain affiche un visage courageux, mais il y a plus qu'un soupçon de désespoir en lui. Lorsqu'un supérieur hiérarchique - un ancien collègue qui a été promu - lui donne un coup de pied au derrière, Alain ne peut se retenir et lui donne un coup de tête, une attaque qui, même si elle a été provoquée, continuera à avoir des ramifications pour lui au-delà du simple fait d'être licencié de ce travail. Mais alors qu'il semble toucher le fond, il y a une lueur d'espoir pour Alain : quelques jours plus tôt, il avait envoyé son CV à un cabinet de chasseurs de têtes à la recherche d'un "assistant RH pour une grande entreprise" - un poste pour lequel Alain est parfaitement adapté. Bien qu'il craigne (de façon réaliste) que son âge ne l'empêche d'être considéré sérieusement, il reçoit une lettre l'invitant à passer un test d'aptitude, ce qui signifie qu'il est au moins vaguement en lice pour le poste. Il ne pense pas être particulièrement bon au test, mais, par miracle, il est invité à un entretien, puis on lui annonce qu'il est l'un des quatre finalistes invités à passer le test final, décisif. Le problème réside dans la nature de l'exercice : une simulation de prise d'otages, pour voir comment les cadres gèrent la pression d'une situation aussi extrême. Alain sait qu'il doit vraiment se préparer au test, notamment en découvrant qui est l'employeur réel (le cabinet de conseil garde cette information secrète) et, si possible, qui sont les cadres qui seront testés. Il est prêt à investir beaucoup pour obtenir ces informations et se préparer correctement, et commence à brûler les ponts, les uns après les autres. Sa femme, par exemple, est horrifiée par l'idée du test et ne veut pas qu'il soit impliqué dans ce genre de chose. Et tout va mal se passer puisqu'il va prendre des otages lors de la campagne de recrutement ...

Cadres noirs continue de se dérouler comme le thriller attendu d'un homme poussé à l'extrême pour décrocher un emploi. Le roman est rappelons-le divisé en trois parties " Avant ", " Pendant " et " Après " et comme prévu, la série de BD fait trois tomes elle aussi. Il y a un moment où la raison ne suffit plus. Où tout ce qui a été enduré ressort, explose. Quand normalement on fait preuve de retenue, de compassion même envers nos bourreaux, un jour ça suffit. Le réveil sonne et la décision est prise. De ne plus faire en fonction des autres ou dans l’appréhension de la peine que ca pourrait leur faire. Il y a des histoires sur lesquelles il n’y a pas de bout tant qu’on ne siffle pas la fin définitive. Et c’est la fin justement, de cette adaptation de « Cadres noirs », Alain sort de prison et à bien l’intention de finir en beauté. Depuis sa cellule, celui-ci a élaboré un plan pour faire payer la compagnie responsable de son enfermement. Il est déterminé, sans crainte et uniquement dans l’action. Alors ca ne se passe pas tout a fait comme prévu, il y a beaucoup de choses qui semblent lui échapper, mais il reste fixé sur son objectif. Envers et contre tous (ou presque). Bon, c’est vrai qu’on ne peut pas forcement le suivre dans tout, parce qu’au final son but est quand même surtout lucratif, puisqu’il considère qu’il a le droit à un dédommagement pour tout ce qu’il a subit. Évidemment la compagnie est prête à utiliser les moyens les plus scrupuleux comme la séquestration de sa famille et l'intimidation de ses amis pour éviter tout paiement. On adhère car il y a en face tout ce que le système à de plus pourri. De plus pervers. L’impunité des puissants. Celle qui exaspère et qui annihile toute culpabilité. On y croise le PDG véreux qui tire les ficelles, le bourrin obnubilé par son amour propre, les petites mains qui exécutent la besogne. En face, Pascal Bertho  nous dépeint une solidarité des petits, une abnégation et une soif de justice. C’est très rythmé et magnifique dans les traits imaginés par Giuseppe Liotti, tout en gueules caricaturales collant parfaitement aux forts caractères des protagonistes.  C’est difficile de se projeter en se disant qu’un jour « on aura le courage ». Ça ne se prévoit pas. Un jour il y a cette petite goutte qui tombe ou ce gout de rance qui pousse à l’ouvrir, à tout déballer et à mettre un terme à ce qui doit l’être. La peur disparait alors, et la vie peut se relancer

VERDICT

-

Cadres noirs reste une excellente critique sociale sur l'exploitation des employés par le capitalisme tout cela sous forme de thriller bourré de cynisme et d'humour noir avec de très bons dessins de Guiseppe Liotti.

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