Les "Microbes", comme ils aiment se nommer, vivent littéralement dans une décharge à ciel ouvert où les perspectives d'avenir s'avèrent toutes sauf brillantes (si jamais elles avaient réellement existé). Un garçon sert de mule, une jeune adolescente fait ce qu'elle peut pour le protéger, quant au plus jeune, il a déjà subi des épreuves bouleversantes dans sa chair et dans son sang.  Eingyi, Bambi et Lombric doivent agir s'ils veulent se sortir de cet environnement toxique, digne d'une favelas brésilienne puissance 1000 qui s'étend à perte de vue. Pour se sortir de cette impasse, ils décident d'attaquer deux drogués en leur piquant leur argent. Forcément, les camés ont des amis et la vengeance promet d'être terrible. L'ultra violence va se déchaîner.

Après des apparitions remarquées dans Doggybags tome 17 (Ankama) et Lowreader tome 2 (Rue de Sèvres), Petit Rapace nous livre ici sa version longue de Slum kids en restant fidèle à son univers teinté d'hémoglobine. Ne vous laissez pas attendrir par la couverture ! Si vous le connaissez déjà, vous serez pas surpris de retrouver l’univers glauque des bidonvilles, baigné dans les vapeurs de shit, de crack et autres substances, où tentent de survivre nos trois protagonistes. Petit Rapace nous offre un premier album illustré de fort belle manière (le trait est juste, les couleurs au top), avec les ingrédients ayant fait le succès des Doggybags (violence, horreur et fantastique) mais avec un scénario parfois léger, frôlant (au début) avec le déjà vu, cependant le final sera lui une apothéose (et il y a une belle surprise dans l'album). Dans l’ensemble, cela reste un bon divertissement, certes un peu court, qui ne demande qu’une suite (qui est déjà en travail) pour confirmer tout le talent de Petit Rapace.